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L'univers de Unica Zürn peuplés de créatures en mue

4 août 2025

Sans titre, circa 1960. Encre de Chine, gouache et aquarelle sur papier. Signé en bas à droite
 50×65 cm. 75 000 / 85 000 €

 

Artiste et écrivaine allemande liée au surréalisme et à l’Art Brut, Unica Zürn voit sa vie basculer après le divorce de ses parents lorsqu’elle doit quitter le lycée à 16 ans. Entrée en 1933 aux studios Universum Film AG comme dactylographe, elle devient monteuse de films et se lance dans l’écriture. Après un mariage et un divorce douloureux, elle rédige des feuilletons et pièces radiophoniques.

Sa rencontre en 1953 avec Hans Bellmer, figure du surréalisme, marque, pour elle, un tournant : elle s’installe à Paris, fréquente André Breton, Man Ray, Jean Arp ou Henri Michaux, explore le dessin automatique et les poèmes à anagrammes. Son premier recueil  Hexentexte est publié en 1954. Elle expose dès 1956 un univers peuplé de créatures hybrides, mi-animales mi-végétales, en perpétuelle mues ou métamorphoses. Internée après une crise hallucinatoire en 1960, elle poursuit malgré tout son œuvre, notamment avec la rédaction à partir de 1965 de L’Homme-Jasmin (Gallimard, 1971) inspiré par Henri Michaux. Diagnostiquée schizophrène, Unica Zürn saute de la fenêtre de son appartement parisien lors d’une permission de sortie de l'hôpital. Sur le cahier qu’il lui avait offert, Michaux avait écrit :

 

“Cahier de blanches étendues intouchées

Lac où les désespérés, mieux que les autres,

Peuvent nager en silence,

S’étendre à l’écart et revivre