Peintre majeur de la Figuration libre, Robert Combas s’est fait connaître dès le début des années 1980 par la force imaginative de sa peinture qui fait s’entrechoquer les univers les plus contradictoires : celui populaire de la bande dessinée et de la culture rock, mais aussi celui de l’histoire de l'art et des traditions religieuses. Dans un style délibérément naïf, qui fait fi des règles et des conventions, il multiplie les références, évoquant aussi bien les graffitistes américains, la peinture abstraite de Kandinsky que l’art brut de Chaissac. Le ton railleur de Combas, son sens de l’humour et du grotesque deviennent très vite sa marque de fabrique.
Robert Combas (né en 1957)
Compagneros catcheros ! Putain de Dios ! Edenteros ! 2001
Estimation : 30000 / 50000 €
Notre tableau « Compagneros catcheros ! Putain de Dios ! Edenteros ! » ( 2001) en offre la pleine illustration, avec ces deux catcheurs aux sourires édentés, coincés dans leur costume et leur nœud papillon trop serrés. Comme souvent chez Combas, l’espace de la toile est saturé de couleurs, de graffitis et de mots qui débordent sur le cadre de l’œuvre (une compulsion du remplissage qui le rapproche de l’art brut). Ces mots, qui font ici offices de titre, sont écris dans un style volontairement populaire, argotique, avec des approximations orthographiques. Derrière sa verve satirique et ses propos délibérément anti-intellectuels, Combas, en bon artiste « néo-dadaïste », jette un regard cruel sur notre monde. Comme l’a écrit Philippe Dagen, « il ne cherche ni la poésie ni la grâce. Il raconte le monde dont il est issu et qu’il connaît par cœur. Il en invente le réalisme, brutal et trivial comme ce monde lui-même. Tout ce qui n’avait plus cours dans l’art revient d’un coup. Resurgissent le burlesque, le grotesque, l’obscène. »
