Le jeudi 7 novembre 2019, la 10e vente d’Art contemporain africain de PIASA a totalisé plus de 1,43 million d’euros, le double de son estimation. Ponctuée par de très belles enchères, notamment pour les œuvres du camerounais Marc Padeu, de l’ougandais Joseph Ntensibe et de Barthélémy Toguo, cette vacation a suscité un réel intérêt tant du côté des collectionneurs français qu’internationaux.
Les très bons résultats de cette vacation, à peine six mois après ceux de la vente du 15 Mai 2019, consolident le positionnement de PIASA sur un marché de l’art contemporain africain plus que jamais en plein essor.
Très au-dessus de leur estimation comprise entre 5 000 et 8 000 euros, les deux œuvres de l’artiste camerounais Marc Padeu ont chacune atteint 195 000 euros. Les deux toiles The king is dead et Voici l’homme ! sont emblématiques du travail de l’artiste réinvestissant l’iconographie chrétienne et l’esthétique de la Renaissance.

Marc Padeu (né en 1990, Cameroun) Voici l'homme !, 2019
Prix : 195 000 €
Près de 15 fois supérieur à son estimation base (10 000 euros), Tropical garden 2 de l’ougandais Joseph Ntensibe a atteint 156 000 euros. Entre figuration et abstraction, cette toile, réalisée en 2019, figure une nature sauvage idéalisée dans une atmosphère chromatique des plus onirique.
Joseph Ntensibe (né en 1953, Ouganda) Tropical garden 2, 2019
Prix : 156000 €
Élevé ces dernières années au rang d’icône de l’art contemporain africain, le camerounais Barthélémy Toguo était présent lors de cette vacation avec Wild cat's dinner n°7 réalisé en 2006. Prenant l’aspect d’une carte à jouer, cette aquarelle figurant des bras qui se tendent, a été adjugée pour 62 400 euros.

Barthélémy Toguo (né en 1967, Cameroun) Wild cat's dinner n°7, 2006
Prix : 62400 €
Les amours contemporains, une acrylique sur toile de l’artiste angolais Cristiano Mangovo Bras, a été adjugée pour la somme de 65 000 euros.
Sur un fond noir rappelant le ciel nocturne, des couples de personnages fantasmatiques tendent leurs lèvres exagérément rougies. Un répertoire d’objets du quotidien peuple également l’espace de la toile caractérisée par une densité extrême.

Cristiano Mangovo Bras (né en 1982, Angola) Les amours contemporains, 2019
Prix : 65000 €
Pilipili Mulongoy
Figure de proue de l’École du Hangar fondée par le militaire et le peintre français Pierre Romain-Desfossés en 1946, Pilipili Mulongoy a grandi dans la nature et le monde traditionnel dont il fait le récit dans ses œuvres exécutées avec minutie. Il fut mis à l’honneur dans l’exposition Beauté Congo, organisée par la Fondation Cartier en 2015.
L’huile sur papier proposée à la vente par PIASA représentant un couple de volatiles autour d’un nid a doublé son estimation haute pour trouver acquéreur à 10 400 euros.
Pilipili Mulongoy (c.1914-2007, Congo) Sans titre (oiseaux)
Prix : 10400 €
Chéri Samba
Aujourd’hui présentée à travers le monde entier, du Centre Pompidou à Paris au MoMA à New-York, l’œuvre de ce peintre autodidacte formé dans le milieu de l’illustration de presse s’articule autour des thèmes issus du quotidien, de l’autoportrait, le tout dans des tonalités chromatiques souvent très vives.
Adjugée pour 35 100 euros, cette acrylique de Chéri Samba représente l’artiste avec un pinceau gorgée de couleurs entre les dents.
Chéri Samba (né en 1956, République Démocratique du Congo) J'aime la couleur, 2004
Prix : 35100 €
Aboudia
La toile The God du peintre ivoirien Aboudia a été adjugée pour 35 100 euros. A l’époque où il réalisa cette œuvre, l’artiste vit au centre des combats qui firent rage au centre de la capitale Abidjan après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle. Depuis, il relate ce climat de violence dans des pièces où l’enfance, le graffiti et l’esprit sauvage de la rue cohabitent.

Aboudia (Abdoulaye Diarrassouba dit) (né en 1983, Côte d'Ivoire) The God, 2011
Prix : 35100 €