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Pavlos et la beauté des objets oubliés

18 novembre 2020

Dans le cadre de sa prochaine vente aux enchères d'Art Moderne et Contemporain, du 25 novembre 2020, la maison PIASA met à l'honneur le travail de papiers massicoté du peinture et sculpteur grec Dionyssopoulos Pavlos à travers deux de ses oeuvres. 

Faire ressortir la beauté des objets du quotidien que l’habitude a progressivement rendus invisibles. Telle semble être l’ambition de Dionyssopoulos Pavlos. Né en 1930 à Filiatra, un petit port de pêche grec coincé entre les champs et l’Adriatique, Pavlos tourne le dos à l’architecture et intègre, dans l’immédiate après-guerre, l’École des Beaux-Arts d’Athènes.

Il fréquente les librairies de la capitale et découvre les œuvres de Paul Klee, André Masson ainsi que la puissance de l’expressivité pollockienne. Une bourse d’étude de l’ambassade de France lui permet de poursuivre ses études à Paris. Entre les cours à l’Académie de la Grande Chaumière, le jeune homme visite avec beaucoup d’assiduité les galeries et les musées.

Le Paris dans lequel il s’installe définitivement en 1958 est en effervescence. Il est le théâtre du Vide d’Yves Klein, du Plein d’Arman, de la consécration de Jean Tinguely et de l’émergence des Nouveaux Réalistes. Aux comptoirs des cafés germanopratins, il fait la connaissance des sculpteurs Giacometti, César et Calder. 

A rebours de sa formation classique, il s’éloigne de la peinture et découpe de fines bandes de papier journal qu’il assemble en composition abstraite. Guidé par les potentialités plastiques du papier, Pavlos élabore ainsi un vocabulaire formel tout à fait singulier. 

« Les premières affiches massicotées que j’ai pu voir en 1962 s’inscrivent dans le contexte parisien de l’époque, celui du nouveau réalisme de l’investigation objective du réel, de l’aventure expressive de l’objet. »

Participant au salon des Réalités Nouvelles en 1963, Pavlos est repéré par le critique Pierre Restany qui lui propose d’exposer, l’année suivante, en marge de la Biennale de Venise. Cette rencontre, la plus importante de sa carrière à en croire l’artiste, lui ouvre des horizons nouveaux. 


89 Pavlos (Pavlos Dionyssopoulos) (1930-2019) Rouleaux, 1994 Estimation : 8000 / 12000 € Pavlos (Pavlos Dionyssopoulos) (1930-2019)  Rouleaux, 1994  Acrylic, gloves, paint roller, cut paper on wood panel in a Plexiglas case Signed and dated on the bottom right  71 x 51 x 10 cm  Provenance :  - Galerie Rive Gauche, Paris  - Private collection, Paris

Pavlos (Pavlos Dionyssopoulos) (1930-2019)
Rouleaux, 1994
Estimation : 8000 / 12000 €


Les plumes de quelques critiques signalent positivement son œuvre. Sa notoriété grandit. Ses bandes, jusqu’ici verticales, s’animent d’un esprit baroque et se plaisent à prendre modèle sur les arabesques d’Henri Matisse, l’une de ses plus solides références. Les compositions abstraites font progressivement place à une iconographie composée d’objets du quotidien, de vêtements et d’accessoires.

L'oeuvre "Pneus" vendue par PIASA est le témoin des recherches plastiques de Pavlos. L’artiste dispose des objets oublié du quotidien uniquement réalisés avec des fines tranches de papier de différentes couleurs. Les formes quasi organiques de ce type d’œuvre convoquent l’attention du spectateur pour infléchir le rapport qu’il entretien avec un réel rendu, pour le moins, étrange.  


Pavlos (Pavlos Dionyssopoulos dit) (1930-2019) Pneus, 2004 Estimation : 20000 / 30000 € Pavlos (Pavlos Dionyssopoulos dit) (1930-2019) Pneus, 2004 Papiers massicotés contrecollés sur panneau de bois dans un emboîtage en Plexiglas Doublement signé et daté au dos 113,5 x 183 x 5,5 cm Provenance : Collection particulière, ParisPavlos (Pavlos Dionyssopoulos dit) (1930-2019)
Pneus, 2004
Estimation : 20000 / 30000 €


Ce jeu avec les objets du quotidien peut être rapproché d’une influence du Pop Art américain sur sa carrière. L’œuvre de Pavlos rencontre un certain succès lors de sa première présentation américaine, à la Fischbach Gallery à New-York en 1967. Le début des années 1970 est marqué par une série d’installations en papier, dont un ensemble de 26 arbres (La Forêt), présentées dans le cadre de la première rétrospective de l’artiste à Hanovre.

Électron libre, Pavlos fut un artisan du rapprochement entre l’art et la vie, l’œuvre et son public. Contempteur d’une culture momifiant l’art, il ambitionne d’infléchir le regard du spectateur afin de faire émerger à sa conscience un monde nouveau. 

Vente associée

Art Moderne et Contemporain

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