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La période « nacrée » de Jules Pascin

28 mai 2021

La maison PIASA propose le jeudi 3 juin à 18h, une superbe vente d'Art Moderne et Contemporain comprenant 101 lots. À cette occasion, le travail de l'artiste bulgare Jules Pascin sera mis à l'honneur. 

Artiste d’origine bulgare, Julius Mordecaï Pincas dit Pascin (1885-1930), fut considéré avec Modigliani, Soutine, Chagall, Kisling et Foujita comme l’une des figures majeures de l’École de Paris. D’abord influencée par l’illustration et l’expressionnisme, son œuvre singulière doit beaucoup au dessin qu’il étudia à Vienne, puis en Allemagne (Munich et Berlin) où il collabora à des journaux satiriques comme Simplicissimus. Installé dès 1905 à Paris, il vit entre Montparnasse et Montmartre et consolide sa formation à l’Académie Matisse. Fuyant la grande guerre en 1914, Pascin gagne alors New York, fréquente Harlem, puis le sud des États-Unis, et enfin Cuba, d'où il rapporte de nombreux dessins et aquarelles montrant son intérêt pour le cubisme dans le travail des volumes et des structures.

Jules Pascin (1885-1930)
Réunion infernale, 1919
Estimation : 35 000 / 55 000 €


De retour à Paris en 1920, Pascin élabore sa période « nacrée ». Fin observateur de la vie artistique et mondaine, attiré comme Toulouse-Lautrec par les lieux de perdition, il avait pour sujet de prédilection le nu et les prostituées. Ses dessins se distinguent par un trait acéré, qu’allège souvent un sfumato à dominante gris perle ou rose vibrant. De même, sa peinture utilise des tonalités pastel et transparentes, des harmonies en demiteintes de gris et d’ocre frottés. Qu’il représente des portraits, des scènes de genre ou des compositions allégoriques, Pascin estompe souvent ses formes et évite tout empâtement, oscillant entre une manière tantôt allusive et poétique, tantôt crue et réaliste. Surnommé le « Prince des Trois Monts », le « Watteau du bordel », l’« Américain du Danube », Pascin qui n’était d’aucun pays, d’aucune religion et d’aucune école, n’a cessé de voyager entre l’Europe et l’Amérique. Refusant tous les académismes, il avait fait de la spontanéité son maître mot : « Je ne fais pas de peinture pour les musées. La spontanéité, l'instant, c'est un art en soi. Si je fignole, ça perd son sens. » Se perdant dans les fêtes et l'alcool, insatisfait permanent, Pascin décide de mettre fin à ses jours en 1930. Dans la lettre d’adieu qu’il adresse à sa compagne Lucy, il écrit : « Je suis un maquereau, dit-il, j'en ai marre d'être un proxénète de la peinture. » (…) « Je n'ai plus aucune ambition, aucun orgueil d'artiste, je me fous de l'argent, j'ai trop mesuré l'inutilité de tout. »



Jules Pascin (1885-1930)
Jeune fille en chemise, 1922-25
Estimation : 30 000 / 50 000€

Vente associée

Art Moderne et Contemporain

Paris jeudi 3 juin 18:00 Voir les lots

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