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Paavo Tynell : la poésie des formes, l’éclat du métal

17 avril 2020

Estimation : 5000 / 7000 €
Estimation : 8000 / 12000 €


Né en Finlande de parents peintres, c’est en tant qu’artisan forgeron que Paavo Tynell (1890-1973) fait ses débuts. 

Il étudie à la Central School of Arts and Industry d’Helsinki avant d’y enseigner les arts du métal.

Le pionnier de l’industrie Eric Ehrström, lui propose alors de créer une usine de forgeage : c’est la naissance de l’entreprise Taito Oy Ab, dont Tynell sera le directeur général et designer en chef. Première usine de luminaires fondée en Finlande en 1918, elle marque le début de trente-cinq ans de créations, qui vaudront à Tynell son surnom : ‘l’homme qui illumina la Finlande’. 

Mêlant l’esthétique traditionnelle de sa formation à un dessin moderne, Tynell apporte une nouvelle manière de penser et de concevoir l’éclairage au tournant du siècle. Sa spécialisation dans le luminaire dès les années 1920 lui permet de répondre aux demandes des nombreuses constructions d’après-guerre et à l’électrification massive des foyers.

Ses lampes se caractérisent par leurs lignes décoratives simples mais raffinées, élégantes et délicates, leur design fonctionnel, et leurs formes faisant écho à la nature, dans laquelle il puise son inspiration – flocon de neige, coquillage… 

Lampadaire, lampe de table, applique ou suspension, tous ses modèles sont réalisés principalement en laiton poli, matériau de prédilection de Tynell, auquel il mêle parfois le verre et le cuir. Le laiton est souvent perforé, créant motifs et jeux de lumière.  

Résultat : 15600 €
Résultat : 14300 €


Dans les années 1930 et 1940, il collabore avec les plus grands architectes finlandais, notamment Alvar Aalto, Pauli Blomstedt ou Eero Saarinen, afin d’intégrer l’éclairage artificiel dans des environnements modernes. Le Sanatorium de Paimio, la bibliothèque de Viipuri ou le restaurant Savoy d’Helsinki en sont de fameux exemples. Ces éclairages se retrouvent également au Parlement ou dans les bureaux Lasipalatsi d’Helsinki.

La renommée de Paavo Tynell franchit rapidement les frontières, ses œuvres sont demandées à travers l’Europe (Barcelone, Paris, Milan, Bruxelles) mais aussi aux Etats-Unis, où il expose notamment son travail à la Finland House - ouverte en 1948. Il crée également des luminaires pour les demeures privées américaines, le bureau du Secrétaire Général des Etats-Unis ou encore la prestigieuse entreprise Lightolier. 

Au début des années 1950, Taito Oy, qui compte à son apogée 150 salariés, a ainsi créé des luminaires pour de nombreux pays, emplissant les espaces publics, - hôtels, gares et restaurants. 

Malgré cette fulgurante ascension, l’entreprise est rachetée en 1953 et devient la société Idman Taito OY puis Idman Oy ; Tynell collabore avec Idman tout en continuant l’aventure américaine  avec Lightolier ou Litecraft. 

Son œuvre est récompensée en 1929 à la Barcelona World Fair et en 1933 à la Triennale de Milan, avant qu’il ne reçoive en 1951 le premier prix aux prestigieux Good Design Awards. 

Résultat : 91000 €
Résultat : 22100 €


Parmi la plus célèbre de ses créations, la suspension « Snowflake » de la série Fantasia, créée pour Taito Oy en 1950, illustre tous les partis-pris esthétiques, l’inventivité, la poésie de Paavo Tynell : sur une coupelle en laiton perforé, se fixent des tiges, elles-mêmes en laiton légèrement courbées à l’extrémité. Des fils en métal, qui peuvent faire penser à des fils d’or viennent s’accrocher sur ces tiges et maintiennent en équilibre fragile les « flocons de neiges », treillis de fils dorés qui semblent flotter dans l’air, en suspension.

L’apparente simplicité sous-tend l’incroyable qualité de la réalisation, la précision dans la construction, la minutie des détails.

Éteinte, c’est une sculpture en apesanteur. Allumée, les petits trous de la coupelle, la lumière qui glisse au travers des flocons, permettent au lustre qui se reflète sur le plafond en ombre chinoise, de prendre possession, d’illuminer littéralement l’espace.

Une œuvre délicate, intime, intemporelle, qui dégage une impression de douceur, de tranquillité.

Une pièce majeure de la création, du design d’après-guerre dont le temps n’a altéré ni la puissance, ni la beauté.

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