Le 3 juin prochain, PIASA présentera une nouvelle session d'Art Moderne et Contemporain en proposant aux enchères une centaine d'œuvres, dont une magnifique huile sur toile du peintre français Olivier Debré.
Olivier Debré étudie d’abord l’architecture, sans pour autant abandonner la peinture, qu’il pratique depuis l’enfance. Ses premières toiles, réalisées sous le signe de l’impressionnisme puis de l’expressionisme, deviennent sous l’influence de Picasso, abstraites en 1943. Après la libération de Paris au cours de laquelle il est blessé, il se consacre enfin à la peinture. Il exécute une série de toiles rendant compte des horreurs de la guerre, marquées par Guernica, et dans lesquelles il cherche à communiquer en un signe pur toute l’émotion de l’être devant l’Insaisissable. Il développe au début des années 1950 ses Signes personnages, puis ses Signes paysages, marquant ainsi le passage « d’espace très serré, plein, qui est l’espace de l’homme », à la « notion infinie de l’espace, qui est celle du paysagiste ».
A partir de 1960, sa peinture devient moins maçonnée et épaisse et prend ses distances avec la manière de Nicolas de Staël. Marqué par la campagne tourangelle et notamment les bords de la Loire, Olivier Debré éclaircit sa palette, remplace le pinceau par le couteau et fluidifie sa matière. Comme en témoigne notre tableau, intitulé « Gris pale aux taches jaunes de Loire », Touraine (1983), il étale alors la peinture en de vastes plages de couleurs, aux bords ourlés d’épaisseurs, déchirés d’un geste inscrivant dans l’espace la marque d’un acte existentiel. Le tableau est effectivement pour Debré le lieu où il exprime une expérience vitale : « … Ce qui m’intéresse, c’est que la part de moi qui peint soit une part d’un individu sensible et ému, que la chose, en quelque sorte, passe à travers moi et que je la domine intellectuellement, que je guide son développement, mais qu’elle marche seule. C’est ainsi que je deviens un élément de la nature, je deviens quelque chose qui est manié. Quand je suis comme le vent, comme la pluie, comme l’eau qui passe, je participe à la nature et la nature passe à travers moi… ».
