Le mercredi 14 octobre 2025 à 19 heures, PIASA aura le privilège de présenter aux enchères la seconde partie de la collection Geneviève et Jean-Paul Kahn.
« Puis il y a la prédestination des objets. Toutes les grandes collections possèdent une force attractive considérable. » - Anatole Jacowsky
Je ne sais pas si Geneviève et Jean-Paul Kahn collectionnaient les objets avec un code qui leur était propre ou si les objets venaient à eux dans une forme de correspondance secrète où le choix semble si évident de faire figurer une gouache-collage de Esteban Francès avec une autre gouache-collage de Remedios Varo, suivi d'un très rare collage du poète Benjamin Péret.
La collection de Geneviève et Jean-Paul Kahn n'est pas construite au sens d'une recherche préméditée, c'est dans le rêve qu'elle prend sa source. Cette deuxième vente, centrée sur la femme surréaliste en tant qu'artiste ou en tant qu'image, s'ouvre sur ces visages anthropomorphes aux yeux de souffrance d'un au-delà intérieur de Frida Kahlo, ces boîtes de rêves de Mimi Parent, cette décalcomanie de Jacqueline Lamba en regard de celle d'André Breton, ces cadavres exquis où Jeannette et Tanguy répondent à Jacqueline et Breton, ou bien cette peinture de Meret Oppenheim sortie d'une nuit érotique. La femme c'est aussi sa représentation sublimée en apesanteur dans le tableau de Roland Penrose, inquiétante et dévorante dans celui de Wilhelm Freddie ou à tête de champignon hallucinogène dans la peinture de John Melville. Et ce totem de Léonora Carrington, objet surréaliste qui rend hommage au mystère de la féminité, la femme luth, corps énigmatique recouvert de signes mystérieux, peintures qui semblent remonter à des âges ancestraux, de la naissance même de la femme dans sa charge émotionnelle de souffrance et de beauté.
Cette deuxième vente nous offre l'univers féminin de la constellation surréaliste aux ramifications et correspondances multiples de la collection de Geneviève et Jean-Paul Kahn.
Philippe Luiggi