Pièce maîtresse de la vente Editions du 11 décembre 2019 présentée par PIASA, cette sérigraphie "Cabeza" signée Jean-Michel Basquiat est iconique de l'ensemble de l'oeuvre de l'artiste.
Auteur d’une œuvre de plus de 2 000 dessins et peintures, Jean-Michel Basquiat a traversé la scène new-yorkaise à l’allure d’un météore disloqué. Produit d’une culture américaine urbaine fortement impactée par les violences sociales et ethniques, l’artiste est l’un des acteurs qui permirent au Street Art d’entrer dans les salles des musées. Immédiatement identifiable, sa peinture est le lieu de l’émergence d’un répertoire iconographique nouveau, héritier du courant moderniste et d’un style qui inspira de nombreux artistes jusqu’à aujourd’hui.
Dès 1976, à peine âgé de 16 ans, le jeune homme intrigue le milieu artistique de l'East Village en graffant les murs des rues à proximité des galeries de Manhattan sous le pseudonyme de SAMO (Same Old shit). Après plusieurs projets et collaborations (musique, cinéma…), sa peinture fait l’objet d’une première exposition dans la galerie d’Annina Nosei à Soho puis en 1980 dans la galerie Larry Gagosian à Los Angeles.
D'après Jean-Michel Basquiat (1960-1988)
Cabeza, issue du Portfolio II - 1982 / 2005
Estimation : 70000 / 90000 €
Sur un fond jaune, au centre de cette sérigraphie numérotée à 85 exemplaires, le personnage est schématiquement représenté. Les larges traits noirs partant de son crâne évoquent la chevelure de l’artiste qui se hisse, au gré des portraits et des photographies publiés dans la presse, au rang de symbole.
“Il eut été triste que dans la veine de l’appropriation, Basquiat reprenne le “primitivisme” africanisant de Picasso, de Constantin Brancusi ou de Fernand Léger. Nous aurions eu droit alors, si ce jeune artiste noir talentueux s’était lancé dans le pastiche d’un pastiche, à une ennuyeuse satire fin de siècle. Mais il a su adroitement éviter le piège (sans doute le plus dangereux de tous) en forgeant son propre “primitivisme” à partir d’une iconographie personnelle nourrie de la vie américaine contemporaine et tournée vers une Afrique en grande partie imaginaire.”
Très lisiblement inscrit sur la poitrine du personnage, le mot « Aopkhes », récurrent dans l’œuvre de l’artiste, fait référence à la culture de l’ancienne Égypte, source de fascination pour le peintre. Jean-Michel Basquiat relie ainsi l’histoire des Etats-Unis à celle de l’Ancien Monde qui symbolise les forces du changement.


