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Jean Messagier : sorcier du monde

27 avril 2020

Après avoir fréquenté l’école des Arts Décoratifs, le peintre français Jean Messagier voyage en Italie et en Algérie où il découvre le pouvoir libérateur de la lumière. Son style s’affirme dans les années 1950, lorsqu’il délaisse les conventions de représentation (perspective, proportions) pour réaliser de grands formats, parcourus de larges rythmes colorés et dont l’objet principal devient la lumière. Messagier, qui appartient désormais à la Nouvelle École de Paris, expose dès lors régulièrement aux côtés d’autres abstraits lyriques tels que Raoul Ubac, Arnal, Degottex, Bram Van Velde, Fautrier ou James Guitet.

Jean Messagier (1920-1999) Grand gel, circa 1980

Jean Messagier (1920-1999)
Grand gel, circa 1980
3000 / 5000 €


Dans les œuvres des années 1960-1970, Messagier traverse la toile d’amples coups de brosse, créant des effets de tourbillons et d’entrelacs transparents qui expriment une volonté de communion de l’artiste avec la nature. À partir du milieu des années 1960, le titre comme la signature apparaissent dans la partie inférieure de la toile : leur écriture large fait écho à la gestualité des tableaux, apportant une touche d’humour ou de poésie qui ouvre sur un nouvel imaginaire.

Cherchant à saisir le monde dans toute sa richesse, Messagier, au cours des années 1970, va multiplier les expériences picturales, en faisant s’interpénétrer l’art et la vie avec fougue et exubérance. Citons à ce titre la série des peintures absurdes comprenant les radis et les œufs sur le plat. Messagier mène aussi des expériences qui le rapprochent du land art lorsqu’il piétine ses toiles ou lorsqu’il y imprime des traces de gel (lot 30). Comme l’a écrit Michel Faucher en 1985, Messagier « poète de tout ce qui bouge, explorateur du futile (...), réinvente la vie, la nature. Sorcier du monde, il brasse les forces de vie, non la peinture. »

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