Peintre, dessinateur mais également sculpteur et photographe, Hans Bellmer a été une figure de proue du Surréalisme.
Né en 1902 en Allemagne, Hans Bellmer commence à travailler dans une aciérie, puis dans une mine de charbon. En 1923, il intégre l'université technique de Berlin. C’est à ce moment qu’il développe un vif intérêt pour la vie politique et intellectuelle, pour les idées marxistes, pour le mouvement dada dont il fréquente les membres. Il fait alors la rencontre des peintres Rudolf Schlichter et George Grosz.
Suivant les conseils de ce dernier, il abandonne ses études d’ingénieur pour entamer une formation de typographe dans la maison d’édition Malik-Verlag. Il y réalise de très nombreuses couvertures et illustrations de livres.
En 1925, il se rend pour la première fois à Paris avant d’ouvrir un studio publicitaire à Berlin. Dans un contexte politique tourmenté, il le quittera en 1933. Un an après l’accession du régime Nazi au pouvoir, l’artiste se lance dans la réalisation de ses Poupées.
Dès 1937, son travail est qualifié d'« art dégénéré ». Objet fétiche, placé au cœur d’une œuvre transgressive, la Poupée grandeur nature de Hans Bellmer est un symbole de l’intégrité corporelle et l’identité sexuelle. Par-delà les catégories, ni objet, ni sculpteur, elle est une icône de l’hybridité. Cette figure omniprésente dans l’œuvre de Hans Bellmer traduit l’importance des automates et des robots dans une société dévastée après l’armistice de 1918.
Hans Bellmer (1902-1975)
Têtes, 20. I 62
Crayon sur papier
Outre le prisme véritable de l’engagement politique, l’œuvre d’« inquiétante étrangeté, mêlant pulsion du désir et pulsion de mort, merveilleux et cruauté, quotidienneté et invraisemblance » comme le souligne Brigitte Leal dans le catalogue du Centre Pompidou. Les photos prisent par Hans Bellmer sont reproduites dans la revue du Minotaure en 1935 accompagné du titre Poupée.
Variations sur le montage d’une mineure articulée, puis l’année suivante dans Cahiers d’art. Il s'installe à Paris en 1938 et participe aux expositions surréalistes parisiennes. Mais dès le début de la Seconde Guerre mondiale, en tant que citoyen allemand, se fait arrêter. Il est emprisonné au camp des Milles en Provence avec Max Ernst, Ferdinand Springer et Wols. Il gagnera par la suite la clandestinité. Attiré par la littérature et les sciences humaines, il deviendra un lecteur assidu du Marquis de Sade au point d’en réaliser les illustrations avec Cécile Reims en 1967.
