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Vente d'Art moderne et contemporain africain en partenariat avec ASPIRE Auction, Afrique du Sud

3 juin 2020

Portée par le succès de la vente inédite organisée à Cape Town le 14 février 2020 en partenariat avec Aspire Auction, PIASA a le plaisir de renouveler cette collaboration avec la maison de vente sud-africaine en organisant le mercredi 24 juin 2020, cette fois dans son écrin parisien, une vacation dédiée à l’Art moderne et contemporain africain

La sélection sera l’occasion de proposer un éclairage sur la créativité et le dynamisme de la scène sud-africaine tant moderne que contemporaine, avec plusieurs œuvres de William Kentridge, Irma Stern, Gerard Sekoto.


Un panorama de la scène contemporaine panafraicaine 

La vente s’ouvrira sur les premières icones de la peinture moderne du Congo, révélées dans le parcours de l’exposition « Beauté Congo » à la Fondation Cartier et lors de la vente dédiée de la collection Pierre Loos chez PIASA en septembre 2018.

Un emblématique « J’aime la couleur » de 2004 de Chéri Samba ouvrira la sélection dédiée aux peintres populaires du Congo, auprès des œuvres de Moké, Chéri Chérin et JP Mika.

La sélection résolument panafricaine de la vente visitera les grands centres de création artistique africains :

  • Afrique de l’Ouest avec des œuvres d’Aboudia, Armand Boua, ou Yéanzi, figures de la scène ivoirienne.

  • Afrique de l’Est : le Kenya sera représenté par les œuvres de Michael Muzyoka, Peter Ngugi, Joseph Bertiers ou Michael Soi, déjà présentés chez PIASA lors des précédentes vacations

  • Afrique du Sud avec une sélection d’œuvres de Sam Nhlengethwa, Nicholas Hlobo, Bambo José Sibiya, Simphiwe Ndzube, Peter Clarke,

La vente présentera enfin une forte sélection de photographie, médium phare des artistes contemporains africains et des artistes sud-africains particulièrement avec des œuvres de David Goldblatt, Guy Tillim, Zanele Muholi, Mohau Modisakeng. 


Citations

« Alors que les déplacements, les activités économiques et les événements culturels et sont à l’arrêt, les artistes africains confirment leur propension à nous alerter sur l’état du monde. Ils nous nourrissent, ils nous poussent à faire une pause et nous encouragent à nous interroger. Plus que jamais, les enjeux de société dépeints par les artistes, illustrent la pertinence de leurs propos, pour dénoncer l'urgence environnementale, les conséquences de l’urbanisation, les excès engendrés par la globalisation et les risques sous tendus par les inégalités internationales.  Engagés auprès d’Aspire pour mettre en lumière la richesse et la diversité de la création artistique d’Afrique, avec un focus sur la dynamique scène artistique sud-africaine, nous proposons de nouveau au travers de notre plateforme commune un panorama toujours plus exhaustif de l’art contemporain africain ». 

Christophe Person, directeur du département Art contemporain africain, PIASA. 

Après le succès de la première vacation au Cap en février de cette année, nous préparons la vente de suivi à Paris le 24 juin avec une grande impatience. La première fois qu'une maison de vente aux enchères africaine présente une collection d'œuvres à vendre en Europe marque un moment important dans l'histoire et le développement du marché mondial de l'art.

C'est avec plaisir que nous collaborons avec Piasa alors que nous travaillons ensemble pour développer et internationaliser le marché de l'art moderne et contemporain d'Afrique. Notre croyance partagée dans la qualité inhérente, la signification historique et la valeur de l'art africain soutient nos efforts pour travailler à construire ce marché à des niveaux comparables à ceux de ses homologues européens et américains.

Ruarc Peffers, Directeur Général, Aspire Auction


William Kentridge

Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Johannesbourg, William Kentridge entame dans les années 1970, une carrière d’acteur et de metteur en scène dans une compagnie de théâtre. 

En 1989, il réalise un film d’animation « 2d greatest city after Paris » à partir de dessins noir et blanc réalisé au charbon de bois. Inspiré par un rêve, ce projet met en scène la ville qui l’a vu naître. Le personnage de Soho, qui n’est pas sans rappeler la figure d'Ubu Roi d’Alfred Jarry est un moyen efficace pour mettre en accusation la cupidité bourgeoise. 

Drawing from Johannesburg, 2nd Greatest City after Paris (Soho Eating),1989William Kentridge (né en 1955, Afrique du Sud)
Drawing from Johannesburg, 2nd Greatest City after Paris (Soho Eating),1989

Estimation : 190000 / 250000 €

Témoignant de l’étendue de sa notoriété désormais internationale, le travail de l’artiste a fait l’objet d’une ambitieuse rétrospective au Musée d’art moderne de Villeneuve-d'Ascq. 

ƒ William Kentridge (né en 1955, Afrique du Sud) Sculpture for Return (Double Half Horse), 2008
ƒ William Kentridge (né en 1955, Afrique du Sud)
Sculpture for Return (Double Half Horse), 2008

Estimation : 42500 / 60000 €


Mode Muntu

Né à Lubumbashi au Congo en 1940, Mode Muntu est l’auteur d’œuvres essentiellement sur carton, à la gouache. L’esthétique qu’il développa consiste en une exploitation singulière de la quadrichromie et de la technique du pinceau. Ses peintures, composées de petits points opposés entre eux par des couleurs variées, représentent généralement des silhouettes graphiques, masculines ou féminines. L’œuvre Sans titre proposée à la vente les contours dansant de ces dernières semblent accompagner le rythme effréné des percutions

Décédé en 1985, l’artiste que le marché a souvent ignoré, a fait l’objet d’une ambitieuse exposition en 2017 à Cité Miroir, à Liège où ses œuvres étaient rapprochés de celles de A.R Penck et de Keith Haring.

Mode Muntu (1940-1985, Congo) Sans titre

Mode Muntu (1940-1985, Congo)
Sans titre

Estimation : 20000 / 30000 €


Eddy Kamuanga

Né en République démocratique du Congo en 1991, Eddy Kamuanga Ilunga a étudié la peinture à l'Académie des Beaux-Arts de Kinshasa.

Sur un fond clair recouvert en partie d’idéogramme, Eddy Kamuanga Ilunga présente deux personnages. La qualité monumentale de ses œuvres rend les personnages à la fois héroïques et élégiaques Si leurs vêtements colorés, entre mode et tradition, s’inscrivent dans la réalité congolaise, il n’en est rien de leur peau sur laquelle s’inscrit un réseau de circuit imprimé. La République démocratique du Congo reste le plus grand exportateur mondial de coltan, une matière première utilisée dans les puces informatiques et les téléphones mobiles.  

Dans son travail, Kamuanga Ilunga explore les changements qui bouleversent l'identité économique, politique et sociale de son pays depuis la période coloniale. De plus en plus mondialisé, mais toujours fidèlement chrétien, une grande partie du pays rejette son héritage indigène multiethnique

Eddy Kamuanga (né en 1991, République Démocratique du Congo) 2018

Eddy Kamuanga (né en 1991, République Démocratique du Congo) 2018
Estimation : 30000 / 50000 €


Omar Ba 

Diplômé de l'École nationale des Beaux-arts au Sénégal en 2002, Omar Ba participé à plusieurs expositions au Sénégal avant de venir en Suisse où il réside depuis 2003. C’est à cette période qu’il abandonne l’abstraction au profit d’une peinture figurative et narrative. 

Si une grande diversité dans les techniques et les matières employées caractérise son œuvre, le carton ondulé est souvent privilégié comme dans l’œuvre proposée à la vente par PIASA. Dans « This Way is Not Easy 2 », l’iconographie foisonnante met en scène un bestiaire pluriel et hybride. Le rapport Nord/Sud et l’actualité du Continent africain nourrissent également son travail comme le suggère ce bateau flanqué d’une croix rouge. 

Omar Ba (né en 1977, Sénégal) This Way is Not Easy 2, 2011

Omar Ba (né en 1977, Sénégal)
This Way is Not Easy 2, 2011

Estimation : 25000 / 35000 €


Mwenze Kibwanga  

Né en 1925 à Kilumba dans la région du Katanga en République démocratique du Congo. Il fréquente, le Hanger, nom donné à l’atelier du peintre belge Pierre-Romain Desfossés, avant de rejoindre en 1954, l'Académie des Beaux-Arts d'Élisabethville dans laquelle il finira par donner des cours. Le mouvement artistique dont il est l’un des membres se caractérise par une iconographie rurale et populaire (scènes de chasse ou de pêche, vie villageoise, faune et flore locales). 

Mwenze Kibwanga a exposé au au Musée National de Kinshasa mais également à l’étranger notamment en Suisse. Son travail est aujourd’hui présenté dans les collections du Musée royal de l'Afrique centrale et du MoMA à New York.

 Mwenze Kibwanga (Congo, 1925-1999) Sans titre (retour de chasse), 1968

Mwenze Kibwanga (Congo, 1925-1999)
Sans titre (retour de chasse), 1968

Estimation : 10000 / 15000 €


Joseph Ntensibe

Né en Ouganda en 1953, le peintre Joseph Ntensibe est l’auteur d’une production picturale de plus en plus prisée par les collectionneurs internationaux. Une de ses œuvres, Tropical garden 2, s’est vendu 156 000 euros lors de la dernière vente dédiée à l’art contemporain le 7 novembre 2019.  Résolument tournées vers la nature, ses ouvres proposent une atmosphère chromatique des plus onirique.

Joseph Ntensibe (né en 1953, Ouganda) Tropical garden 4, 2019

Joseph Ntensibe (né en 1953, Ouganda)
Tropical garden 4, 2019

Estimation : 20000 / 30000 €


Simphiwe Ndzube

Né en 1990 à Hofmeyr en Afrique du Sud, Simphiwe Ndzube vit et travaille entre Los Angeles et Cape Town. 

Par le biais de ses peintures et ses sculptures hybrides, l’artiste interroge les récits postcoloniaux en proposant des paysages politiques oniriques qui tendent à l’universalité. Dans une perspective mythologique, son travail se caractérise par une interaction entre les objets, les médias et les surfaces bidimensionnelles. 

ƒ Simphiwe Ndzube (né en 1990, Afrique du Sud) Beast and a Beacon, 2017

ƒ Simphiwe Ndzube (né en 1990, Afrique du Sud)
Beast and a Beacon, 2017

Estimation : 10000 / 15000 €


Irma Stern

Les nombreux portraits qu’Irma Stern a peints tout au long de sa vie donnent un aperçu de son cercle serré d'amis ; ses connaissances sociales, ses sympathisants et ses mécènes. Alors que Stern a souvent travaillé avec des modèles, des « portraits de société » ont fait l’objet de commandes pour lesquelles la ressemblance avec le commanditaire était primordiale.

Dora Sowden était la critique excentrique pour la musique et les arts pour le journal The Rand Daily Mail dans les années 40 et 50 à Johannesburg. Elle était mariée au célèbre romancier, poète et écrivain des affaires culturelles Lewis Sowden qui, en 1935, introduisit Stern dans son essai sur l’Art juif en Afrique du Sud. Le couple Sowden comptait parmis les personnalités littéraires et culturelles de l'époque. Lewis a également publié une revue de l’exposition de Stern de novembre 1943 au Gainsborough Galleries, l’année où ce magnifique portrait de Dora perdue dans ses pensées et portant son foulard signature a été peint.     

ƒ Irma Stern (1884-1966, Afrique du Sud) Portrait de Dora Sowden, 1943

ƒ Irma Stern (1884-1966, Afrique du Sud)
Portrait de Dora Sowden, 1943

Estimation : 150000 / 250000 €


Gerard Sekoto

Les œuvres anciennes de Gerard Sekoto apparaissent rarement sur le marché. Réalisées avant son départ pour Paris en 1947, elles sont très recherchées par les collectieurs qui apprécient leur importance. Barbara Lindop, amie de l'artiste et auteure de nombreuses publications sur son travail, parlait de son émerveillement devant « l’humanité de ses peintures pré-exile, exemptes de sentimentalisme, fidèles à la vérité et d’un réalisme poignant pour révéler l’héroïsme de la vie humaine ordinaire ».

En 1938, Sekoto s'était installé à Sophiatown, le légendaire centre culturel noir de Johannesburg, célèbre par Miriam Makeba, « l’oiseau chanteur d’Afrique ». On trouve des hommes réunis en fin de journée pour boire une bière alors que le soleil se couchant lentement projette ses longues ombres. La peinture de Sekoto est l'une des premières représentations de personnes noires peintes avec empathie par un artiste noir. Sekoto

dépeint ses semblables avec sensibilité et chaleur.. Les variations tonales des couleurs primaires créent un rythme syncopé tandis que la lumière chaude et éclatante souligne la camaraderie entre hommes. 

ƒ Gerard Sekoto (1913-1993, Afrique du Sud) In the beer hall, 1939-1940

ƒ Gerard Sekoto (1913-1993, Afrique du Sud)
In the beer hall, 1939-1940

Estimation : 75000 / 100000 €


Nicholas Hlobo

Nicholas Hlobo est réputé pour ses grandes sculptures fluides et organiques tout à la fois formelles et très structurées. Son travail s’intéresse à la féminité et à la masculinité à travers l'utilisation de matériaux tels que rubans, chambres à air en caoutchouc, organza, dentelle, toile, papier et objets trouvés.

Hlobo a remporté le Tollman Award for Visual Art 2006, le Standard Bank Young Artist Award 2009, et il a été finaliste du Future Generation Art Prize en 2010. La même année, il a été sélectionné comme « protégé » par Sir Anish Kapoor dans le cadre de la Rolex Mentor and Protégé Arts Initiative.

Bien que figure de premier plan sur le premier marché, le travail de Hlobo est apparu aux enchères moins de dix fois. 

ƒ Nicholas Hlobo (né en 1975, Afrique du Sud) Umfanekiso, 2012

ƒ Nicholas Hlobo (né en 1975, Afrique du Sud)
Umfanekiso, 2012

Estimation : 45000 / 55000 €

Vente associée

Art Contemporain Africain

Paris mercredi 24 juin 18:00 Voir les lots

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