Dans le cadre de la première vacation de l’année 2020 dédiée au design du XXe siècle, la maison de vente aux enchères PIASA a le privilège de présenter trois pièces de l’une des architectes d’intérieurs les plus influente de la seconde moitié du siècle : Charlotte Perriand.
Née d'un père tailleur et d'une mère couturière de mode, Charlotte Perriand entretiendra sa vie durant une relation très intime avec les matériaux.
Elle obtient en 1925 un diplôme de l'Union centrale des arts décoratifs. Quelques mois plus tard, elle exposera des panneaux muraux dans le cadre du salon de musique à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels. L’année suivante, elle présente un « coin de salon » au Salon des artistes décorateurs de Paris de 1926, comprenant une table à plateau de verre et en acier. Elle accède à la notoriété à l'âge de 24 ans avec son « Bar sous le toit ». Il s’agit d’un ensemble, comprenant des guéridons, des tabourets, un bar et une banquette, créé pour son appartement-atelier de la place Saint-Sulpice. Le projet est présenté pour la première fois au Salon d'automne de 1927. La critique reçoit très positivement l’esthétique générale et vante les mérites de cette jeune designer.
C’est à cette époque-là que Charlotte Perriand entame une collaboration qui durera dix ans (1927-1937) avec Pierre Jeanneret et le cousin de ce dernier Le Corbusier, qui lui fait rapidement une place dans l'équipe de son agence. Elle devient responsable du mobilier et de l'équipement, créés en 1928 avec Jeanneret et Le Corbusier, pour la villa La Roche. À partir des années 1940, son style est fortement influencé par un long séjour en Extrême-Orient, et notamment au Japon de 1940 à 1942. A bien des égards, ce voyage fut initiatique.
De 1955 à 1960, Charlotte Perriand assure la direction artistique avec Jean Prouvé de la Galerie Steph Simon à Paris où leurs travaux sont exposés. Après le projet abandonné pour la station des Menuires, Charlotte Perriand participe entre 1967 et 1986 à la conception de la station d'altitude des Arcs en Savoie, à la fois dans son architecture et dans les aménagements d'intérieur Les trois pièces présentées lors de cette vacation reflètent avec beaucoup de fidélité l’esthétique épurée de l’artiste.
Charlotte Perriand (1903-1999)
Berger
Paire de tabourets
Estimation : 6000 / 9000 €
La paire de tabourets en frêne date de 1953. Elle fût éditée en 1953. Ces trois pieds qui assurent la stabilité du meuble traduisent dans le même temps la sobriété de l’intention et l’efficacité du résultat. Ils sont proposés avec une estimation comprise entre 6 000 et 9 000 euros.
Charlotte Perriand (1903-1999)
Estimation : 3500 / 4500 €
Emblématique du mobilier que Charlotte Perriand proposa pour la station des « Arcs 1800 », la table en pin est estimée entre 3 500 et 4 500 euros. Ici, la fonction semble avoir présidé à la réalisation. Le pin rappelle l’univers montagnard pour lequel la table a été dessiné.
