Carlo Scarpa est né le 2 juin 1906 à Venise, toute sa vie il entretiendra avec cette ville une relation presque intime qui rendra la ville et son oeuvre indissociables. Son ancrage lagunaire n'a rien d'anodin et permet de comprendre, ou de découvrir, son travail. Dans une ville où tout est figé par la beauté, Carlo Scarpa a dessiné des lieux qui s'imbriquent dans le passé, le respectant au point de l'inventer.
Carlo Scarpa est admis à l'Accademia di Belle Arti de Venise en 1920, et, simultanément à ses études, il travaille dans l'agence de l'architecte vénitien Vincenzo Rinaldo. Il obtient, en 1926, son diplôme de dessinateur d'architecture et devient l'assistant du professeur Guido Cirilli à la faculté d'architecture de Venise où, en 1933, il est chargé d'enseigner certains cours.
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Carlo Scarpa appartient à la génération qui se forme entre les deux guerres, quand l'architecture passe des décadences du dernier style Liberty à la rhétorique des monuments fascistes. Il rejette l'enseignement académique et étudie pour son propre compte les maîtres de l'Art Nouveau, plus particulièrement Joseph Maria Olbrich et Josef Hoffmann, et l'architecture de sa ville natale, principalement les réalisations d'Andrea Palladio.
Entre 1927 et 1947, Carlo Scarpa produit très peu : quelques aménagements intérieurs et quelques projets. Il travaille principalement le verre dans les ateliers de Murano, où il apprend le secret de la réalisation patiente, consciente et mesurée des « objets ». De cette expérience lui viendra la passion de « toucher les choses », qui explique sa connaissance intime de la texture de Venise, de ses pierres, de ses matériaux et des différentes techniques qui ont présidé à leur utilisation. Cette passion des textures restera la caractéristique majeure de son œuvre. Son isolement à Murano, « la seule chose possible » pendant les années obscures du fascisme, ne l'empêchera pas de se tenir au courant des nouvelles orientations des arts plastiques en Europe. Il répondra donc à l'appel au renouveau lancé en 1948 par G. Samonà, directeur de l'Institut Universitaire d'Architecture de Venise. La même année, il organise la présentation de l'exposition "Paul Klee" pour la XXIVe Biennale. Il aborde ainsi pour la première fois la problématique des expositions d'art : « Placer correctement une œuvre d'art implique qu'on en comprend la nature, le caractère, l'essence la plus spécifique. » Cette expérience formera la base de ses idées, discours sur la muséographie, qu'il développera à maintes reprises par la suite.
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Cette collaboration avec la manufactures de Murano, d'abord Cappellin puis Venini, lui a permis de développer son attrait pour l'expérimentation, l'artisanat et le goût du détail. Ce même soin se retrouve les années suivantes dans ses restaurations et mises en scène de ses œuvres, qui se distinguent par le raffinement, l'expressivité des différents matériaux, l'alternance de nuances chromatiques et la juxtaposition de propriétés tactiles (surfaces lisses ou rugueuses et rêches), la clarté conceptuelle entre éléments horizontaux et éléments verticaux. Carlo Scarpa et d'autres artistes ont régénéré l'image de l'art du verre.
A partir du début des années 50, Carlo Scarpa restaure et réaménage un certain nombre de musées, notamment, le Palazzo Abatellis à Palerme, Le Museo civico di Castelvecchio à Vérone ou bien encore, pour ne citer que ceux-la, la Quadreria du Musée Correr ou les galeries de l'Accademia à Venise.
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Il restructure également de nombreux magasins ou sièges d'entreprise dont les plus remarquables projets sont sans doute, la boutique Olivetti sur la place Saint-Marc à Venise et le siège de la Banca Populare di Verona. Dans le monde de l'architecture, Carlo Scarpa représente un modèle, à l'égal de Le Corbusier pour les nouvelles générations d'architectes. De l'architecture au travail du verre, en passant par le design et l'élaboration d'expositions, le travail de Carlo Scarpa s'est toujours démarqué par sa capacité unique à allier amour des matériaux, sens du détail et recours savant à la poésie organique.
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Cette obsession du détail et des lignes précises et délicates a trouvé un écho direct avec l'esthétique nippone. Adulé au Japon, il y décède accidentellement en 1978.
Selon ses dernières volontés, il sera inhumé dans le mausolée de la famille Brion près de Trévise, dont il est l'auteur et qui restera sûrement une de ses oeuvres les plus intimistes.







