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Bernard Rancillac : Geometral d'une idole

16 mai 2020

A partir des années 1960, Bernard Rancillac est associé aux artistes de la Figuration narrative avec lesquels il participe à l’exposition désormais historique, « Mythologies quotidiennes »(1964), au musée d’Art moderne de la Ville de Paris.

A cette époque, son style évolue vers une manière libre, avec la présence d’une figuration plus explicite s’inspirant de l’univers de la bande dessinée et qui sera comparée au Pop Art. L’esprit humoristique et irrévérencieux des toiles de Rancillac, dont témoigne l’exposition « Walt Disney » qui se tient en 1965 chez Mathias Fels, le conduit à se rapprocher du peintre américain Peter Saul.

Datant de l’année 1966, « Géométral d’une idole » marque l’entrée de Rancillac dans une nouvelle période picturale, où il réalise ses œuvres à partir d’images issues de magazines populaires. C’est l’époque où il recourt au procédé de l’épiscope qui consiste à reporter les images sur la toile, tandis que la pratique nouvelle de l’acrylique lui permet de peindre des aplats de couleurs franches, simplement rapprochées.

Bernard Rancillac (né en 1931) Geometral d'une idole, 1966Bernard Rancillac (né en 1931)
Geometral d'une idole, 1966

Estimation : 40000 / 60000 €

La toile, dont l’annotation « ils sont nouveaux » évoque la « une » d’un journal, affiche une certaine insouciance teintée d’optimisme, avec cette silhouette étrange d’une jeune femme hippie qui apparaît à deux reprises, une fois de face au premier plan, et une autre de dos à l’arrière-plan du tableau. La découpe rouge de sa longue chevelure, ses rares vêtements donnent lieu à des jeux de motifs abstraits auxquels se surajoutent avec minutie et habileté ceux d’un pantalon patte d’éléphant traversant la toile sur toute la largeur.

Tout relief a été éliminé, les formes sont simplifiées et juxtaposées sans rapport d’échelle, l’ensemble est dominé par de grandes plages de couleurs jaune et bleu. « Ils sont nouveaux », avec son esprit libertaire et hippie pré-1968, occupe une place à part dans la production de Rancillac. Ce tableau montre que ses œuvres de l’année 1966 n’auront pas été exclusivement dédiées par les événements sociaux et politiques, contrairement à ce que laisserait penser son exposition « L’année 1966 » à la galerie Blumenthal- Mommaton.

En cela, « Ils sont nouveaux » offre un « contrepoint délicat à la violence politique » de l’époque et annonce, vingt ans à l’avance, les travaux que Rancillac réalisera à partir des magazines de cinéma dans les années 1980 sous le titre « Cinémonde ».

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Art Moderne et Contemporain

Paris jeudi 28 mai 16:00 Voir les lots

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