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"Nuit au parc des princes" (1952) de Nicolas de Stael

15 mai 2023

Dans le cadre de la vente d’Art Moderne et Contemporain du mardi 6 juin, PIASA proposera à la vente une œuvre inédite sur le marché des ventes publiques, exécutée par l’une des figures majeures de l’art français de l’après Seconde Guerre mondiale, Nuit au Parc des princes (1952) de Nicolas de Staël.

Ainsi que le suggère son titre, cette huile sur carton a été réalisée par l’artiste après qu’il eut assisté avec sa femme au match opposant la France à la Suède au Parc des Princes le 26 mars 1952 au soir. Véritable révélation, ce spectacle sportif lui inspire aussitôt de retour à l’atelier une série de tableaux qui expriment un enthousiasme frôlant l’exaltation, comme en témoignent ces lignes adressées à son ami le poète René Char : « Entre ciel et terre, sur l’herbe rouge ou bleue, une tonne de muscles voltige en plein oubli de soi avec toute la présence que cela requiert en toute invraisemblance. Quelle joie ! René, quelle joie ! » (lettre du 10 avril 1952). 


"Nuit au parc des princes" (1952) de Nicolas de Stael

Pour réaliser ces œuvres intenses de tous les formats, Nicolas de Staël prend appui sur des photos de presse. Comme le montre Nuit au Parc des princes, il traite le motif sportif avec distance et se concentre sur les footballeurs en mouvement, qui se heurtent et s’élancent dans les airs. Réduisant leurs corps à des formes rectangulaires, l’artiste privilégie l’affrontement des masses colorées, les contrastes de matières qu’il applique au couteau, nerveusement, dans l’épaisseur des couches superposées ou juxtaposées. La gamme chromatique évoque l’atmosphère nocturne du stade, la lumière aveuglante des éclairages électriques en opposant les rouges, les blancs et les bleus traités dans d’infinies nuances tirant jusqu’au noir. 

A travers cette série d’œuvres, Nicolas de Staël marque un tournant par la réapparition progressive de la figuration. Ce qui l’intéresse dans Nuit au Parc des princes, ce n’est pas la reproduction fidèle de l’événement, mais la transcription d’une ambiance et du dynamisme des joueurs en action. Cette œuvre, au même titre que le célèbre Parc des Princes et autres tableaux du même ensemble, connaitront un vrai succès lors de leur présentation au Salon de Mai de 1952. Impressionné, le marchand d’art Paul Rosenberg décide de consacrer dans sa galerie de New York en mars 1953 une exposition à Nicolas de Staël. C’est un triomphe critique et commercial qui l’incite à signer avec le marchand un contrat d’exclusivité aux Etats-Unis. Le peintre peut enfin se livrer en toute liberté à sa quête d’une expression pure, dans laquelle il livre son expérience du monde visible en recourant à un vocabulaire de formes non imitatives mais pas forcément abstraites.

Vente associée

Art Moderne et Contemporain I

Paris mardi 6 juin 19:00 Voir les lots

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