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Charles Joseph Natoire

8 juin 2018

Lors de la vente Intérieurs du vendredi 8 juin, PIASA présentera un tableau de Charles Joseph Natoire Le faux pas. Né à Nîmes le 3 mars 1700, Charles Joseph Natoire apprend auprès de Louis Galloche, peintre du Roi et professeur à l’Académie royale de peinture, et de François Lemoyne.


Il est lauréat du Grand Prix (prix de Rome) en 1721, ce qui lui ouvre les portes de l’Académie de France à Rome. Il reçoit en 1734 sa première commande royale pour la chambre de la reine au château de Versailles et devient membre de l’Académie à la fin de la même année. Il se lance alors dans de nombreuses entreprises décoratives et réalise de multiples commandes royales, notamment pour les petits appartements du château de Fontainebleau, le château de Marly, la Bibliothèque royale, l’hôtel Soubise. Dès 1737, il devient Professeur à l’Académie de peinture, puis est envoyé en 1751 à Rome en tant que directeur de l’Académie de France.


Si Natoire peint essentiellement des tableaux religieux et surtout mythologiques, il se tourne ici vers un autre genre, plus intime. Le faux pas, aussi connu sous le titre La résistance feinte, représente une scène galante mettant en scène le jeu amoureux d’une jeune fille et de son prétendant. Dans cette production, Natoire s’adonne à l’exercice de la scène galante, genre très prisé pendant la période Louis XV. En effet, alors que prédominaient la peinture religieuse et historique jusques ici, sous la Régence la représentation de l’intime prend une place plus grande, reflétant l’esprit plus libertin de ce siècle. Après les splendeurs versaillaises, Paris redevient le haut lieu des arts, et les plus fortunés se complaisent dans le luxe et les voluptés des maisons plus intimes de la capitale.



Charles Joseph NATOIRE
(Nîmes 1700 - Castel Gandolfo 1777)


Aussi, de plus en plus d’artistes dépeignent les occupations ludiques et frivoles ainsi que toute la fantaisie de cette société. Le genre connaît un grand succès auprès du public et des collectionneurs. Dans ce tableau, Natoire, par sa touche à la fois souple et mouvementée, témoigne de son goût pour les beaux tissus qu’il traite avec délicatesse. La trouée lumineuse éclaire les jeunes personnages qui sont traités avec volupté par des touches chaudes et sensuelles. Les corps en mouvements s’adonnent au jeu d’un plaisir frivole. 


Espace de liberté, le genre exploré par Natoire dans cette oeuvre fait écho à la littérature de l’époque qui donne une place croissante au libertinage. L’artiste célèbre tout l’hédonisme et l’esprit galant du XVIIIème siècle, sublimant un certain art de la séduction. Le tableau est estimé entre 4 000 et 6 000 euros.

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