"Ce que Senghor a formulé il y a plus d’un demi-siècle trouve une résonance dans les débats actuels sur les représentations historiques et contemporaines de l’Afrique, sur le patrimoine africain, la diversité culturelle, le dialogue des cultures et la condition humaine. C’est à l’organisateur du premier Festival des Arts Nègres (Dakar, avril 1966) que la célèbre revue américaine African Arts confie le texte inaugural de son premier numéro, paru en 1967. Senghor y formule une nouvelle définition de l’art africain fortement attendue, comme l’énonce l’artiste nigérian Ben Enwonwu à Rome en 1960: "je pense que ce ne doit plus être le privilège des critiques et artistes européens de poser les règles de l’art africain. Je pense que l’une des questions que nous devons considérer ici est celle de savoir comment permettre aux Africains de fixer les critères de jugement artistique dans leur propre pays et de les faire connaître en toute liberté ou par l’intermédiaire des gouvernements".
Lot 29 | Souleymane Keita
Sans titre, 1972
Estimation : 2000 / 3000€
En 1960, sous l'impulsion du Président Léopold Sédar Senghor, est créée à Dakar une école des Beaux-Arts qui donnera bientôt son nom au mouvement de l’Ecole de Dakar, symbole du renouveau artistique né au Sénégal à l'aube de l'indépendance entre 1960 et 1974. Papa Ibra Tall sera son premier Directeur pendant 7 ans avant de laisser sa place pour prendre la direction d’une autre institution tout aussi importante : la Manufacture Sénégalaise des Arts Décoratifs.
Fondée à Thiès en 1966, elle compte parmi les plus anciennes et les plus importantes entreprises textiles de la région et est reconnue pour sa production de textiles de haute qualité, ainsi que pour son rôle dans le développement économique et industriel du Sénégal.
Lot 28 | Souleymane Keita
Sans titre, 1972
Estimation: 1500 / 2000€
Les tissus produits par la manufacture sont souvent caractérisés par leurs motifs colorés et leurs lignes uniques, qui reflètent la culture et les traditions sénégalaises. Les artistes qui suivent incarnent ce renouveau. La tapisserie de Boubacar Goudiaby et le dessin du peintre et licier Baye Mouké Traoré participent de cette nouvelle esthétique singulière qui fit la gloire de la Manufacture de Thiès. Tous deux débutent leur carrière au sein de la célèbre institution avant de fonder leurs propres ateliers, à Dakar.
Qu’ils soient en rupture avec la pensée de Senghor comme El Hadji Sy ou qu’ils épousent les concepts de la négritude comme Souleymane Keïta, Amadou Seck ou Gora Mbengue, tous participent de ce même élan dont le dynamisme est encore palpable sur la scène artistique sénégalaise aujourd'hui comme en témoignent les oeuvres du sculpteur Ndary Lo, Cheikh Tidiane Diagne ou des jeunes peintres comme Kassou Seydou ou Amadou Camara Gueye…
Lot 32 | Amadou Seck
Dialogue, 1976
Estimation: 9000 / 12000€


