Dans le cadre de la vacation « Art + Design d’une collection particulière européenne" le mercredi 23 septembre 2020, la maison PIASA présente des artistes emblématiques de la seconde moitié du XXe siècle, parmi lesquels le peintre coréen Yun Hyong Keun.
Né en 1928 à Cheongju dans la province du Chungcheong du Nord, Yun Hyong Keun, après une formation initiale en commerce, s’inscrit en 1946 dans une école d’art pour étudier le dessin. Il fréquente l’année suivante le College of Fine Arts de la nouvelle université nationale de Séoul. Dans le contexte de la guerre de Corée, sa proximité avec certains mouvements étudiants le conduise pendant six mois à la prison de Seodaemun. Il échappera, de justesse, au peloton d'exécution.
Une fois libéré, l’artiste intégre l'Université Hongik d’où il sortira diplômé en 1957. Tout en enseignant à son tour dans les lycées, Yun Hyong Keun commence à voir son travail exposé, notamment à Séoul. En 1969, il présente ses œuvres à la 10e Biennale d'art de São Paulo. A cette période, sa peinture se caractérise par une approche alliant avec beaucoup d’harmonie lyrisme et abstraction.
Ce n’est qu’au milieu des années 1970 que Yun Hyong Keun se consacre pleinement à la peinture. Il façonne alors un style qui lui est propre. Pour lui, ses peintures constituent un passage, une porte du ciel et de la terre.
Son emploi de la gamme chromatique est minimal puisqu’il peint principalement avec du bleu (couleur du ciel) et du noir (couleur de la terre).
L’œuvre proposée à la vente le mercredi 23 septembre a été réalisée en 2002. Estimée en 80 000 et 120 000 euros, elle est constitué de peinture à l’huile sur un support en lin.
Il entretiendra des relations conflictuelles avec le régime puisqu’en 1972, alors que le peintre enseignait au lycée de Sookmyung, il se retrouve en prison pendant un mois pour avoir contourner les lois anticommunistes. Placé sur une liste noire jusqu'en 1980, il demeurera sous une étroite surveillance policière.
La peinture de Yun est devenue au fil des années plus simple et plus stricte en termes de couleurs et de formes. Mais ces œuvres apparemment simples ont une profondeur cachée. Dès le début des années 1990, ses pièces sont exposées en Europe, notamment à la Tate Gallery de Liverpool en 1992 ou encore à la Biennale de Venise en 1995 où il représente le pavillon coréen.
