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Yan Pei Ming : l’astre chinois

1 septembre 2019

Des épaisses volutes d’encens flottantes dans la pénombre d’un temple bouddhiste en Chine aux prestigieuses cimaises du Musée du Louvre, l’itinéraire de l’artiste Yan Pei Ming, d’un orient natal vers un occident adoptif, suit le trajet du soleil. 

La Révolution culturelle chinoise, impulsée par Mao à partir de 1966, constitue l’horizon intellectuel dans lequel Yan Pei Ming passe les vingt premières années de sa vie, dans un Shanghai où aucun building ne gratte encore le ciel brumeux de la ville. Mais en s’inscrivant à l’École des Beaux-Arts de Dijon en 1980, l’artiste dépasse cet horizon pour briller sous d’autres latitudes. 

L’iconographie stéréotypée du Grand Timonier sur laquelle ses premiers pinceaux se sont usés fait rapidement place à des portraits en noir et blanc réalisés dans la fulgurance d’une nouvelle gestualité, au combien libératoire. 


Yan Pei Ming (born in 1960)

Yan Pei Ming (né en 1960)
L'homme le plus doux (le père de l'artiste1996
Estimation : 40 000 / 60 000 €

L'homme le plus doux (le père de l'artiste), réalisé en 1996, fait partie d’une grande série de portraits consacrée à son père et dont les titres obéissent tous à un même modèle : L’homme le plus têtu, L’homme le plus sage ou encore L’homme le plus puissant, acquis en 1997 par le FRAC Auvergne. Cette figure omniprésente d’un père souvent défini comme étranger n’est pas sans rappeler celle, iconique, du portrait officiel de Mao, véhicule ultime de la politique du despote. Dans cette œuvre proposée à la vente par PIASA, malgré la largeur des coups de brosse assénés à la surface de la toile, les traits du visage révèlent, avec une rare finesse, l’expression du modèle. 

Prix de Rome en 1993, le peintre navigue entre les influences d’une histoire de l’art composite et la puissance évocatoire d’une actualité où, de plus en plus, l’image triomphe sur le texte. De Jean-Paul II à Michael Jackson en passant par Bruce Lee ou Barack Obama, l’artiste se fait archéologue du présent. 

Entre l’ambitieux dialogue « Yan Pei-Ming face à Courbet » organisé par le musée Courbet à Ornans jusqu’au 30 septembre et l’exposition « L'Homme qui pleure » au Musée des Beaux-Arts de Dijon jusqu’au 23 septembre, il n’est pas simple en cette année 2019 de passer à côté du rayonnement du peintre chinois.

Vente associée

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Paris jeudi 26 sept. 18:00 Voir les lots

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