La vente consacrée à la dispersion de l’intérieur de l’appartement parisien de l’artiste américaine Cindy Sherman, révèle une proximité féconde entre la plasticienne conceptuelle et le duo d’architectes-décorateurs Luis Laplace et Christophe Comoy, fondateur de l’agence parisienne Laplace.
“La première fois que je me suis réveillée dans cet appartement parisien, tout ce que j’avais était un lit et des draps,confie L’artiste américaine Cindy Sherman au magazine AD France en 2013. Je pensais en savoir assez sur moi-même pour créer mon propre espace de vie, mais j’ai vite réalisé le temps incommensurable que cela prend.” Son amie la décoratrice Annabelle Selldorf lui recommande les architectes Luis Laplace et Christophe Comoy, fondateurs de l’agence Laplace au début des années 2000.

Le duo est très proche d’Ursula Hauser, cofondatrice de la galerie Hauser and Wirth pour qui il signe de très nombreux espaces professionnels et privés. Hauser and Wirth représente par ailleurs Cindy Sherman. Le design est loin d’être étranger à l’artiste : ses “anti-portraits” sont souvent mis en scène dans des décors dont le mobilier et les objets jouent un rôle déterminant dans la construction de ses personnages (le salon de l'appartement new-yorkais reconstitué pour Untitled Film Stills #50, 1979 éclaire de façon significative cette partie de son travail). “Elle est très au fait de ce qui se passe en architecture et en décoration, confirme le duo. Sa culture du design est impressionnante.” Cindy Sherman a été rapidement séduite par la ligne adoptée par les décorateurs qui se caractérise par un style moderniste et international adouci par un glamour chic très parisien.
Dans le salon, face à la cheminée, un large canapé courbe italien fait face à deux fauteuils des années 60 garnis de tissu jaune (1 500 / 2000 €). Sur la table basse, deux céramiques de la sculptrice américaine Chris Garofalo. Dans la salle à manger, posée sur une table en palissandre de Rio (Laplace and co Furniture Line) entourée par six chaises signées par le brésilien Guglielmo Ulrich (6 000 / 9 000 €), une sculpture de la plasticienne allemande Rosemarie Trockel. Non loin une paire de fauteuils Pilot du suédois Arne Norell (2 500 / 3 500 €) et deux consoles dans le goût de Marc du Plantier sur lesquels trônent deux vases en verre de murano de Massimo Micheluzzi (1 000 / 1 500 €).

Lors de leur rencontre avec l’artiste, Luis Laplace et Christophe Comoy reviennent d’un voyage en Afrique de l’Ouest avec des échantillons de tissus traditionnels africains. Cindy Sherman se passionne pour les couleurs de ces grandes bandes de coton waxé qui deviennent des rideaux pour ses fenêtres.
La suite de la vacation est consacrée aux objets personnels de la photographe, dont la fameuse Malle Studio, réalisée pour les 160 ans de la toile Monogram pour Vuitton, soutien indéfectible de l’artiste depuis ses débuts (50 000 / 70 000 €).
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