Orchestrée d’une main de maître par Jean Clair en 1999, la rétrospective de l’œuvre de Sam Szafran organisée par la Fondation Pierre Gianadda à Martigny, en Suisse, a permis de réaliser un premier bilan de la carrière de cet artiste né à Paris en 1934. L’accrochage présentait des œuvres réalisées entre 1958 et 2012, provenant essentiellement de la collection de l’épouse de l’artiste et du Centre Pompidou.
S’il né au cœur de Paris, c’est dans le Loiret et l’Aveyron que ce fils aîné de parents émigrés Juifs polonais trouve refuge pendant la Seconde Guerre mondiale. A l’issu d’un bref internement à Drancy, Sam Szafran, de son vrai nom Samuel Berger, est envoyé en Suisse en 1944, puis à Melbourne en Australie où il reste avec sa mère et sa sœur jusqu’en 1951.
Lorsqu’il rentre en France, dans le contexte social et politique très tendu de l’Après-guerre, l’artiste réussit à survivre en assurant quelques cours de dessin dans les écoles de la Ville de Paris.
Sam Szafran (né en 1934)
Feuillages - circa 1980
Résultat : 901 €
Autodidacte, Sam Szafran suit des cours à l’Académie de la Grande Chaumière, une école d’art fondée par la peintre suisse Martha Stettler (1870-1945) en 1904. L’artiste propose dans ses compositions, des solutions plastiques ambitieuses. Dans le cadre d’expositions et de vernissages, il rencontre Nicolas de Staël, Yves Klein ou encore Jean Dubuffet et Jean Tinguely. Il s’essaye aux collages et à la peinture abstraite avant de revenir, au début des années 1960, à la figuration.
Présenté par la galerie Claude Bernard en 1964, son travail fait l’objet d’une exposition organisée par le marchand et collectionneur d’art premier Jacques Kerchache (1942-2001).
Sam Szafran (né en 1934)
Atelier au feuillage avec personnage, 1978
Résultat : 624000 €
L’artiste est décédé le 14 septembre 2019 à l’âge de 84 ans. Il laisse derrière lui une œuvre dans laquelle, de temps à autre, le déploiement de la végétation laissait apparaitre des présences humaines fantomatique généralement enroulées dans des vêtements colorés.
Vendu pour plus de 624 000 euros lors de la vente « 5 au 118 » le 18 septembre 2019, l’Atelier au feuillage avec personnage correspond à l’enchère la plus élevée de l’année pour la maison PIASA.
Traduisant la véritable passion du peintre pour le monde du végétal, l’eau-forte intitulée Feuillage avait été vendue en 2017 pour 1 820 euros.
Sam Szafran (né en 1934)
Feuillage - 1970
Résultat : 1820 €


