A l’occasion de la première vacation de l’année consacrée aux Éditions, la maison PIASA a le privilège de proposer à la vente une sélection de gravures d’artistes parmi les plus emblématique de la seconde moitié du XXe siècle. Des figures incontournables de l’art moderne comme Pablo Picasso ou Salvador Dali aux scènes artistiques contemporaines, la vente du jeudi 12 mars 2020 témoigne de la qualité et du dynamisme de ce département.
Les champs que cultivait sa famille étaient l’écrin de ses premières expériences artistiques. Âgé d’à peine 16 ans, la plasticienne japonaise Yayoi Kusama remporte le concours de l’Exposition des Arts Régionaux du Zen-Shinshû. Elle quitte Matsumoto, sa ville natale, et poursuit ses études à l’École secondaire supérieure Hiyoshigaoka de Kyôto où elle se familiarise à la peinture japonaise traditionnelle et moderne. Le contenu anti-machiste et provocateur de ses œuvres s’explique par le milieu particulièrement patriarcal dans lequel la jeune fille évolue.
Yayoi Kusama (born 1920) Pumpkin, Yellow, Naoshima - 2013
Estimation : 600 / 800 €
La rigidité des carcans que son école lui impose décide l’artiste à se tourner vers l’art occidental. Malgré le succès de plusieurs expositions au début des années 1950, d’abord à Matsumoto puis à Tokyo, Yayoi Kusama part pour les États-Unis en 1957 et s’installe à New-York un an plus tard. La présentation de sa série « Infinity Nets » à la galerie Brata en 1959 constitue une étape importante. Convertissant ses névroses en source d’inspiration, son approche peut aisément être rapproché de l’art-thérapie. Ces œuvres abstraites couvertes d’innombrables coups de pinceau sont fortement influencées par les visions hallucinatoires qu’elle avait connues étant enfant.
Comme autant de motifs psychédéliques, les taches et les pois y sont omniprésent.
Au contact avec la scène artistique new-yorkais (Jasper Johns, Yves Klein, Piero Manzoni, Claes Oldenburg ou encore Andy Warhol.), elle se liera d’amitié avec Donald Judd qui deviendra, à partir de 1961, son voisin d’atelier. A cette période elle réalise un grand nombre de sculptures et d’accumulations.
Gravitant autour de la notion d’autoreprésentation, Yayoi Kusama expérimente assez naturellement le happening et la performance comme en 1966 avec « 14th Street Happening » au cours duquel l’artiste s’allongeait sur un matelas recouvert de formes phalliques protubérantes, elles aussi ornées de pois. Une trentaine d’années après s’y être invité sans y être convié, l’artiste représente le japon en 1993 à la Biennale de Venise. Au début des années 1970, elle rentre définitivement dans le pays qui l’avait vu naître avant d’être admise à l'hôpital psychiatrique Seiwa.
Au fil des années, la citrouille devient un véritable leitmotiv dans son vocabulaire iconographique. Dotées de formes charmante et séduisante, ce légume joue le rôle d’autoportrait.
Parmi les pièces de la vente, le lot de 5 sculptures citrouilles en porcelaine de Limoges a été réalisé en 2002. Numéroté seulement à 130 exemplaires, il est estimé entre 35 000 et 45 000 euros.
Yayoi Kusama (born 1929) Pumpkins, set N3, (set of 5) - 2002
Estimation : 35000 / 45000 €
Détentrice en 2014 du record de l’œuvre la plus chère d’une artiste vivante (7,1 millions de dollars), Yayoi Kusama s’est progressivement hissé au rang de figure incontournable de la scène nippone. Son œuvre a fait l’objet de plusieurs expositions d’envergure comme au MoMA en 1998, à la Tate Modern en 2012 puis au Centre Pompidou qui organisa en 2011 sa première rétrospective en France.

