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Pavlos, Le congrès

6 avril 2021

La maison PIASA a le privilège d’organiser le jeudi 8 avril une vente exclusive d’œuvres de l’artiste grec Pavlos (1930-2019).

En 1967 se tient à la galerie Fischbach, (New York) une des premières expositions de Pavlos aux Etats-Unis. L’artiste a l’idée originale de reconstituer une boutique. Ainsi, lorsque les spectateurs entrent dans l’espace de la galerie, ils y découvrent de simples chaises de formica sur lesquelles sont posées des vestes exécutées en papier massicoté « Le Congrès », 1967, (lot 8).

L’effet est déconcertant et trompeur comme le rappelle Pavlos : « quand les gens entraient pour l’exposition, ils ressortaient pensant s’être trompés et être rentrés dans un véritable magasin. Certains s’asseyaient sur les chaises, d’autres mettaient leurs vestes sur les chaises où il n’y en avait pas. Il n’y avait vraiment plus de distance entre l’œuvre et le spectateur. » Un an plus tard, l’artiste réitère l’entreprise en présentant une « Salle de conférence » à la Galerie Thomas à Munich : le décor consistait en une salle vide, remplit d’une vingtaine de chaises de formica sur les dossiers desquelles les vestes des « congressistes » étaient posées. 

Au fond, se trouvait la chaise d’un conférencier, une bouteille et un verre. Dans ce décor d’une neutralité absolue, où toute forme de pathos est évacuée au profit d’une démonstration volontairement vide et neutre, le spectateur ne pouvait être que de nouveau pris au dépourvu. Les hommes, absents, sont désignés par la présence non pas de leurs vestes, mais par la représentation de leurs vestes. Si l’œuvre de Pavlos trouve sa force dans ce jeu entre le réel et le virtuel, cette antinomie n’est pas recherchée en tant que telle par l’artiste. 

Ce choix d’appréhender l’homme non pas à travers sa figure humaine mais à travers ses vêtements est pour Pavlos une manière de l’appréhender plus en profondeur, comme il l’a très bien expliqué : « Fabriquer une cravate ou une paire de chaussettes, me rapproche curieusement davantage de l’humain que si je cherchais à le représenter directement. Dessiner un visage, c’est toujours dessiner quelqu’un en particulier, se laisser distraire par ses particularités ; Quand un objet me fait penser à quelqu’un, je suis beaucoup plus près de cette personne que lorsqu’elle se trouve en face de moi. Son physique me distrait et m’empêche toujours d’aller au-delà. Les vêtements que je dessine sont une seconde peau, une enveloppe corporelle où l’homme laisse ses marques et ses odeurs. Par ce bais détourné, j’ai l’impression de l’approcher de façon plus essentielle. »


Pavlos (Pavlos Dionyssopoulos) (1930-2019) Le congrès, 1967 Trimmed papers and pieces of fabric on Formica chairs Signed and dated on the seating (on one chair) 82 x 60 x 43 cm (brown) 89 x 63 x 43 cm (red) 84 x 55,5 x 40 cm (green) Provenance: Artist's family Exhibition: Hanover, Kunstverein Hannover, March 11 - April 16 1972, black and white illustration of a similar model in the catalogue under n°68, p. 83 Bibliography: - M. Benayoun, "Pavlos", Linda & Guy Pieters ed., 2008, black and white illustration of a similar model in the catalogue, p. 237 - K. Koskina, "Pavlos Dionyssopoulos", The J.F. Costopoulos Foundation, Adam Editions, 1997, illustrated p. 248 Note: These works were originally part of an environment at the Thomas Gallery in Munich in 1968 The buyer will be provided with an authenticity certificate from the artist's estate  See more ESTIMATE: 30000 / 50000 €Pavlos (Pavlos Dionyssopoulos) (1930-2019)
Le congrès, 1967
Estimation: 30 000 / 50 000 €

Vente associée

Pavlos

Paris jeudi 8 avr. 17:30 Voir les lots

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