La Maison PIASA organise le mercredi 13 avril une vente de céramique française moderne exclusivement composée de pièces de la collection Pascal Marziano.
Lorsque le visiteur pénètre pour la première fois dans l’antre de Pascal Marziano, après avoir quitté la route principale d’une petite localité azuréenne et suivi un jeu de piste menant à une porte anonyme, il se pose immédiatement une question d’ordre pratique : comment va-t-il pouvoir évoluer dans cet espace, dont le moindre centimètre carré est occupé par des pièces en céramique, sans causer de dommage ? Du sol au plafond, sur les murs, le plan de travail, sous et sur les tables, le lit et dans chaque recoin - jusque dans les placards de cuisine, ce timbré de céramique comme il aime à se définir vit entouré de sa collection, accumulée soigneusement depuis plus de dix ans. Baigné par la lumière éblouissante de la Méditerranée qui s’étale devant la terrasse - elle-même colonisée par quelques créatures en terre cuite - l’appartement-écrin de Pascal Marziano donne l’impression d’un immense aquarium tropical, dans lequel une infinité de couleurs et de formes s’entrelacent.
Philatéliste professionnel, Pascal attrape le vice de la céramique sur le tard et par hasard. En grand amateur de l’abstraction d’après-guerre, il vénère Hans Hartung dont il dévore toutes les publications disponibles. Dans l’une d’entre elles, son regard se porte sur des images d’intérieurs des années cinquante dans lesquels il découvre quelques céramiques. Après quelques recherches et en quelques clics, il acquiert sa première pièce, un vase rouleau de Georges Jouve. C’est le début d’une grande aventure faite de recherches, de rencontres, d’amitiés, de jeux de pistes et bien sûr d’acquisitions, qui l’amènera à être considéré comme l’un des plus importants collectionneurs de céramique française moderne et l’un des plus éclectiques.
Jacques Ruelland (1926-2008) & Dani Ruelland (1933-2010)
Pyramide
Estimation : 1 500 / 2 000 €
Si la collection de Pascal Marziano rassemble nombre de pièces majeures des plus grandes signatures d’après-guerre - Georges Jouve, Pol Chambost, Jacques et Dani Ruelland, Suzanne Ramié, André Borderie, pour n’en citer que quelqu’uns - celle-ci comprend également une multitude de pièces d’artistes plus confidentiels, auxquels notre collectionneur accorde autant d’importance affective, dans son admiration sans bornes pour les artistes. Yves Peltier, ancien directeur de MADOURA écrivait ainsi il y a peu, « il y a plusieurs collectionneurs en Pascal : celui des grandes pièces, celles qu’il acquière ou celles dont il rêve, et celui des productions plus modestes qu’il accueille chez lui avec tendresse et qui sont ses complices dans un jeu déroutant de démystification du statut de collectionneur ».
Collectionner la céramique c’est également pour Pascal Marziano un acte militant, une prise de position face à une certaine vacuité contemporaine qu’il entend combattre en privilégiant la matière, la terre, le feu. Mais c’est aussi et avant tout une manière d’exprimer sa générosité - une qualité que tous ceux qui le côtoient lui reconnaissent devant toutes. Une générosité qu’il met aujourd’hui à la disposition d’autres collectionneurs et amateurs de céramique en dispersant une première partie de sa collection.


