Le mercredi 11 mai, PIASA organise une vente aux enchères intitulée Afrique + Art Moderne et Contemporain. Riche de 68 lots, cette vacation inclut une œuvre majeure de l'artiste N'Guessan Kra.
Figure majeure du groupe Vohou Vohou, l’artiste ivoirien N’Guessan Kra s’est formé successivement aux Beaux-Arts d’Abidjan puis de Paris, dont il sort diplômé de la section peinture en 1980. Au cours des années suivantes, il contribue à renforcer les bases du mouvement Vohou Vohou aux côtés de Youssouf Bath, Théodore Koudougnon et Yacouba Touré, jusqu’en 1991 et développe avec eux une méthode de travail ancrée dans la tradition d’une esthétique ancestrale fondée, non seulement sur l’utilisation des matériaux bruts – terre, sable, écorces d’arbre, peaux d’animaux, os, arêtes de poissons, tissus… mais aussi sur le dessin de signes porteurs de sens tels que les hiéroglyphes ou les poids à peser l’or. Transformés et assemblés, les objets collectés sont détournés de leur origine première pour servir la philosophie Vohou et créer ainsi, un nouveau langage plastique.
Kra N'Guessan
Mémoire du temps, 1995
Estimation : 20 000 / 30 000 €
Invité à participer à l’exposition d’art contemporain organisée en marge des Jeux Olympiques de Séoul dès 1988, N’Guessan Kra est représenté dans les collections de l’important MMCA Musée national d’art moderne et contemporain, à Séoul (Corée). Nous présentons ici, une œuvre similaire à celle présente dans la collection du MMCA, datée de 1984. L’intérêt pour le travail de l’artiste se poursuivra dans les années qui suivent, et dès 1995, une œuvre majeure de l’artiste, Mémoire du Temps, que nous présentons également ici, est exposée à l’initiative du Setagaya Museum of Art dans plusieurs musées au Japon, de Tokyo à Gifu, dans le cadre de l’exposition « An Inside Story : African Art of our time ». Mémoire du temps illustre en effet toute la philosophie du groupe Vohou, et témoigne de l’intérêt des amateurs asiatiques pour les artistes les plus avant-gardistes du continent dès la fin des années 1980s. Datant de 1995 – période des premières années parisiennes de l’artiste – elle est un hommage au temps qui passe, et s’appuie sur les techniques ancestrales de mise en couleur via l’utilisation de pigments naturels, dont la fraîcheur reste entière, aujourd’hui encore.
