Actualités

Arman (1928-2005), Allure d'objets

4 septembre 2018

Dans ses « Mémoires accumulées » (éditions Belfond, 1992), Arman s’entretient avec Otto Hahn, au sujet de l’origine de ses « Allures d’objets » : « Otto Hahn : comment avez-vous commencé avec l’objet ? Arman : Une réflexion d’Yves Klein m’aida beaucoup. Voyant mes travaux abstraits, il me dit : « Tu es un bon peintre. Mais des bons peintres, il y en a dix mille dans le monde. » Je compris la leçon : j’ai commencé mes « allures d’objets ».

Lot 33 - Arman (Armand Fernandez dit) (1928-2005)
Allure d'objets, 1960
Arman (Armand Fernandez dit) (1928-2005)
Allure d'objets, 1960
Technique mixte, empreintes d'objets sur toile de matelas
Signée en bas vers la droite "Armand"
54 x 174 cm


Dans ses « Mémoires accumulées » (éditions Belfond, 1992), Arman s’entretient avec Otto Hahn, au sujet de l’origine de ses « Allures d’objets » : « Otto Hahn : comment avez-vous commencé avec l’objet ? Arman : Une réflexion d’Yves Klein m’aida beaucoup. Voyant mes travaux abstraits, il me dit : « Tu es un bon peintre. Mais des bons peintres, il y en a dix mille dans le monde. » Je compris la leçon : j’ai commencé mes « allures d’objets ».

Otto Hahn : A quelle date ? Arman : 1958. Je prenais une cruche, une bouteille, un collier de perles ; je les enduisais de peinture et je les faisais rouler sur la toile. L’objet inscrivait sa forme et sa trajectoire. Puis je suis arrivé à une seconde étape : « les accidents ». (…) L’appellation « allure d’objet » vient du vocabulaire employé par le GRM (Groupe de Recherches Musicales). Sous la direction de Pierre Schaeffer, inventeur de la musique concrète, des étudiants recueillaient des sons. Ils prenaient par exemple un abat-jour en opaline et le faisaient tinter. Ils enregistraient la tonalité et transformaient la vitesse des vibrations. Ils nommaient cette musique des « allures d’objets ».

J’ai kidnappé ce mot pour m’en servir. La distorsion de l’impression sonore allait de pair avec la distorsion de l’impression picturale. Quand je déroulais mes objets trempés dans l’encre, j’imprimais leur allure. J’ai utilisé des œufs, une chaussure, des roulements à bille, des bouteilles, des ressorts…je prenais tout ce qui pouvait laisser une trace un peu intéressante. » (Cité par Denyse Durand-Ruel in « Arman, Catalogue raisonné I, 1954- 1959 », Paris, Editions Cudemo, 2005, p. 104).

Vente associée

Art Moderne et Contemporain, Éditions

Paris jeudi 6 déc. 19:00 Voir les lots

À découvrir