Line Vautrin : collier Ramsès

Dans le cadre de la vacation dédiée aux bijoux le jeudi 9 juillet 2020, la maison PIASA propose à la vente un collier réalisé par l’artiste Line Vautrin (1913-1977). 

Fille d’un bronzier d’art, Line Vautrin quitte les bancs de l’école dès l’âge de 15 ans. Elle crée ses premières œuvres avant de collaborer brièvement avec la maison Elsa Schiaparelli. 

L’exposition universelle de Paris en 1937 dans laquelle elle tient un stand accroit considérablement sa renommée. Elle y présente des boutons en bronze, mais aussi des colliers, des bracelets, des boucles d’oreilles ainsi que de nombreux autres accessoires de modes. A 28 ans, elle ouvre sa propre boutique rue de Berri, juste à côté de l’avenue des Champs-Élysées fréquentée par toute la bonne société. 

Au début des années 1940, ces boîtes, notamment des cendriers, font sa célébrité. Après un déménagement à Casablanca en 1949 où le couple qu’elle forme avec le peintre Jacques-Armand Bonnaud (1917-1980) mène une existence mondaine, l’artiste s’intéresse à une matière plastique inventée en 1865 : l’acétate de cellulose. Line Vautrin l’utilise dans des créations de toutes sortes dont des culots de lampes, des paravents, des tables et surtout ses célèbres miroirs. 

Elle ouvre une nouvelle boutique au numéro 3 rue de l'Université, où elle présente des objets de décoration et des miroirs dit « sorcière ». Elle compte parmi ses clients l’écrivain Françoise Sagan, la comédienne Ingrid Bergman ou encore le créateur Yves Saint Laurent. 

La pièce proposée à la vente le jeudi 9 juillet 2020 a été réalisée à l’époque de l’occupation. Le collier « Ramsès » en bronze argenté et coloré audacieusement avec de l’émail bleu. Il est proposé avec une estimation comprise entre 3 000 et 5 000 euros. En 1992, elle reçoit le Prix national des Métiers d’Art pour ses recherches sur les techniques de décoration. Elle décède brutalement d’un arrêt cardiaque le 12 avril 1997, deux ans avant sa rétrospective au musée des arts décoratifs de Paris.