À l'occasion de sa première vente aux enchères de design de l'année 2021, PIASA est fière de présenter aux collectionneurs, le mercredi 20 janvier à Bruxelles, plusieurs luminaires du designer italien Gino Sarfatti
Le cosmopolitisme de la Cité des Doges qui l’a vu naître en 1912 constitue un terreau d’une fertilité rare pour le designer italien Gino Sarfatti. Consécutive aux sanctions économiques internationales en réponse à l’attaque de l’Éthiopie par les troupes italiennes (1935), la ruine de sa famille contraint le jeune homme à interrompre des études d’ingénierie aéronautique qu’il avait pourtant brillamment entamées quatre ans plus tôt.
Ce revers est en réalité un sérieux coup de pouce du destin. Intelligemment conseillé par un ami de la famille, il fonde à Milan sa première société de luminaire (Lumen). Il parvient, en l’espace de quelques années, à imposer la modernité dans les foyers de la bourgeoisie milanaise. L’aventure se poursuit jusqu’en 1938 où, devenu minoritaire, il se retire de l’affaire. Aux côtés de ses amis, Maurizio Tempestini et Franco Buzzi, il crée une nouvelle société Arte Luce. En 1940, il participe à la 7 e Triennal de Milan avant de devoir s’exiler en Suisse d’où il continuera à travailler. À peine la guerre terminée, Gino Sarfatti s’empresse de rentrer dans sa ville d’adoption qui, entre temps, a connu le premier bombardement de son histoire.
Gino Sarfatti (1912-1985)
Modèle n° 1081
Estimation : 6000 / 9000 €
En 1950, alors qu’il entreprend un premier voyage aux États-Unis, Gino Sarfatti confie la direction artistique d’Arteluce à son ami le designer Vittoriano Vigano. Celui-ci imprimera sur la production son propre style. Des colonnes de la prestigieuse revue Domus, fondé par l’architecte Gio Ponti, aux salles d’exposition à Chicago, en 1950, puis à Paris en 1952, la période de l’immédiate après-guerre est celle de la reconnaissance internationale. Chantre du mobile et modulable, attentif aux technologies les plus innovantes, Gino Sarfatti resta, sa vie durant, à l’écoute des mouvements artistiques contemporains. Son travail est récompensé par un prix à la 10 e Triennal de Milan en 1954.
Gino Sarfatti (1912-1985)
Modèle n° 2130 dit 'Moon'
Estimation : 8000 / 12000 €
En 1973, un an avant de se retirer sur les rives enchanteresses du lac de Côme, il se voit confier la décoration du Théâtre Royal de Turin. Le nuage de lumière de l’auditorium principale, constitué d’innombrables tiges de plexiglas, fait sensation. En 1985, le Musée national d’Art moderne organise une ambitieuse exposition « Lumière, je pense à vous » dans laquelle plusieurs pièces de Gino Sarfatti sont présentées. Il décédera trois mois avant son ouverture.
Depuis sa disparition, l’intérêt du public et du marché demeure. Les ventes réalisées par la maison PIASA en témoignent, notamment en 2020 avec le lampadaire modèle n°1025 adjugé à près de 16 000 euros (Estimation haute : 4 500 euros) ou encore en 2018, avec ce lampadaire modèle 1036 vendu 26 000 euros.
Gino Sarfatti (1912-1985)
Modèle n° 2131
Estimation : 4000 / 6000 €
