La maison PIASA organise le mercredi 8 décembre une vente d’Art Moderne et Contemporain. Composée de 47 lots, cette vacation s’articule autour d’une sélection très exigeante d’œuvres, produites entre la fin des années 1950 et nos jours, par des artistes internationaux. Elle inclut notamment une oeuvre d'Edward Kienholz & Nancy Reddin.
"J’ai vraiment commencé à comprendre n’importe quelle société en fouinant dans ses marchés aux puces. Je peux voir là, à travers ce qu’on jette, comment finissent les grandes idées." Edward Kienholz
La carrière artistique d’Edward Kienholz (1927-1994) commence en solitaire. Autodidacte, il s’installe en 1953 à Los Angeles où il dirige des galeries avant-gardistes avant de rencontrer sa partenaire, Nancy Reddin Kienholz (1943-2019). Ensemble, ils forment une unité créative et déterminée. Chez eux, l’engagement passe par le choc visuel et une dénonciation marquée, mais toujours subtile et élusive. Si certaines œuvres témoignent d’une rage sourde, d’autres moins didactiques, laissent au spectateur une grande liberté d’interprétation. Leur travail témoigne d’une dénonciation virulente des travers de la société américaine : outrance consumériste, racisme ordinaire, sexisme, violence institutionnelle, hypocrisie religieuse notamment.
No Name Dog est un assemblage d’objets du quotidien où le travail du duo Edward et Nancy Kienholz dépasse les frontières de la sculpture et dessine un univers dérangeant entre fascination et répulsion. Leurs scènes étranges mêlent sculptures animales comme ici un chien décapité et une grenouille naturalisée, et objets manufacturés dans un réalisme ambigu et mystérieux. L’objectif est une dénonciation virulente des travers de la société américaine.
Edward Kienholz et Nancy Reddin Kienholz
No Name Dog, 1983-84
Estimate: 25 000 / 35 000 €
Comme l’expliquait le critique d’art Germano Celant « Kienholz ne cherchait pas à sublimer la dureté et la tragédie de la vie, ses conditions de solitude et sa banalité, mais au contraire, il les utilisait comme une façon de faire reluire cet univers bas et populaire, dans lequel le rebus et le sale, la dépravation et la crasse représentent une beauté nouvelle et surprenante : un sentiment ou une perception qui stupéfie et excite, impressionne et écœure, mais ne laisse jamais indifférent. »
Les œuvres du couple sont présentes dans les grandes institutions, parmi lesquelles le Musée National d’Art Moderne à Paris, la Fondazione Prada à Milan ou le Los Angeles County Museum of Art (Lacma), et ont été montrées lors de manifestations majeures, à l’instar de la Documenta 5 à Kassel, en Allemagne, en 1972.
