PIASA et Jean-Baptiste de Proyart organisent le vendredi 8 décembre une vente de livres et manuscrits provenant d’une collection particulière.
Composée de 202 lots, ce remarquable fonds a été constitué par un bibliophile passionné et discret. Si son entourage et certains universitaires connaissaient l’existence de cette collection, le marché ignorait tout du regroupement de ces chefs-d’œuvre littéraires. On y trouve des éditions originales d’Arthur Rimbaud, de Charles Baudelaire, de Paul Verlaine et de tant d’autres grands poètes ainsi que plus d’une centaine de lettres autographes signées à la fois intimes et littéraires, écrites par ces auteurs, et de très nombreux poèmes manuscrits et autographes composés par ces mêmes poètes.
Lot 64 | HUGO, Victor
La Légende des siècles. Première série.
Estimation : 20000 / 30000€
« Cette collection s’est construite par entrelacements, sans aucun rejet : réunissant les grands poètes comme les plus mineurs, écartant d’emblée cette recherche arbitraire et absolue du seul chef-d’œuvre qui guide de nos jours bon nombre de collectionneurs dans de nombreux domaines du marché de l’art. L’objectif personnel de celui-ci était de comprendre et de montrer plutôt que de démontrer. Sa collection s’est donc organisée d’elle-même comme une fresque vivante. Elle dessine le grand réseau poétique de ce siècle faste. D’une certaine façon, le geste de sa collection rend hommage aux poètes, la bibliophilie devenant alors hommage rendu à la littérature »
Jean-Baptiste de Proyart, Libraire et expert
Lot 169 | VERLAINE, Paul
Jadis et Naguère
Estimation : 4000 / 6000€
Le poème L’Éternité (lot 138) fait partie des sept poèmes qu’Arthur Rimbaud fit imprimer dans Une saison en enfer, dans la partie centrale du livre, Alchimie du verbe, moment où il dresse le bilan de ses expériences de dérèglement et d’hallucination. L’Éternité en constitue le point d’orgue : poème du présent éternel (“elle est retrouvée”), de la résolution des contraires (la mer et le soleil), du dégagement et de l’élévation (“Là tu te dégages/Et voles selon”).
Lot 138 | RIMBAUD, Arthur
L’Éternité
Estimation : 200000 / 300000€
Les deux séjours de Charles Baudelaire à Honfleur de la fin janvier à la mi-juin 1859 furent l’une des périodes les plus fructueuses de sa vie de poète. Il publia Le Voyage et L’Albatros dans un placard imprimé à Honfleur, en février, et composa deux longs poèmes, Les Sept Vieillards et Les Petites Vieilles. Il envisagea un temps de rassembler ces deux derniers poèmes sous un titre générique, Fantômes parisiens (lot 16), en y intégrant peut-être un troisième poème, Le Cygne. Les trois poèmes seront dédicacés à Victor Hugo dont Baudelaire espérait obtenir une préface pour sa plaquette sur Théophile Gautier (1859). L’idée d’une série est rapidement abandonnée. Ils seront intégrés à la section des Tableaux parisiens de l’édition des Fleurs du Mal de 1861. Les poèmes parurent d’abord le 15 septembre 1859 dans la Revue contemporaine, dirigée par Alphonse de Calonne.
Lot 16 | BAUDELAIRE, Charles
Fantômes parisiens. - [Sept vieillards].
Estimation : 120000 / 160000€
