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Collection d’un armateur, 21 mars 2018

21 mars 2018


ARTCURIAL en collaboration avec PIASA organisent en trois rendez-vous la vente de la collection d’un armateur. Premier rendez-vous le mercredi 21 mars 2018 à 18h avec la vente Maîtres anciens & du XIXe siècle. Le 27 avril 2018 à 14h aura lieu la vente Mobilier Objets d'art et enfin la vente Impressionniste et Moderne le 4 juin 2018 à 20h.


Premier opus de cette dispersion le 21 mars 2018 à 19h avec d’importantes toiles de François CLOUET et atelier (Tours, avant 1520 – Paris, 1572), Pieter  BRUEGHEL LE JEUNE (Bruxelles, 1564 - Anvers, 1637/38), Atelier de Lucas Cranach l’ancien (Kronach, 1472 - Weimar, 1553), Louis de CAULLERY (Cambrai, vers 1580 - Anvers, 1621) et Johan RICHTER (Stockholm, 1665 - Venise, 1745).


François CLOUET et atelier (Tours, avant 1520 - Paris, 1572)

Portrait du roi Charles IX

Huile sur panneau, parqueté

Daté ‘1561’ en haut à droite

31 x 23,50 cm

Provenance :

Collection de Madame Skinner, île de  Wight, Grande-Bretagne ;  Chez M. Knoedler, New York, en 1926 ; Collection Harry T. Zucker, Etats-Unis ; Collection particulière, États-Unis ; Galerie De Jonckheere, Paris, en 2004 ; Acquis auprès de celle-ci ; Collection d’un armateur

Exposition : Childhood in Art,  New York, M. Knoedler,  29 novembre - 18 décembre 1926, p. 3,n° 4

« A selection of paintings from the  exhibition opening at the Knoedler  Galleries tomorrow, Childhood in Art »,  in The New York Times, 28 novembre 1926

Charles Sterling, A catalogue of French Paintings XV-XVIII Centuries, New York, the Metropolitan Musem of Art, 1955,p.57, n° 32.100.124, note 1

Bibliographie en rapport : Alexandra Zvereva, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de

Catherine de Médicis, Paris, 2011,  p.365, sous le n°395 (« œuvres en rapport »)

Œuvres  en rapport : -Dessin du maître : collection particulière, vente Christie’s, New York, 26 janvier 2012, n° 99, annotation ancienne repassée

Le Roy charles rajouté : 9me quand il fist dix ans et date par l’artiste repassée  1561. Une copie du

maître et de l’atelier, datée par l’artiste 156i, est conservée à la Bibliothèque nationale de France (fig. 1,Na 22 rés.).

-Peinture du maître, vêtement identique au crayon : Vienne, KHM, inv. GG 5638, daté de 1561.

-Peinture du maître, vêtement sans fourrure : vente Christie’s, Londres, 8 décembre 2016, n° 11.

-Peintures de l’atelier, vêtement sans fourrure : Brescia, Pinacoteca Tosio Martinengo, daté de 1561 ; Metz, musée de la Cour d’Or.

-Plusieurs copies contemporaines et postérieures. Portrait of King Charles IX of France, oil on panel, dated, by F. Clouet and workshop 12.20 x 9.25 in.

Estimation : 100 000 - 150 000 €



Vente aux Enchères Maîtres anciens & du XIXe siècle - Mercredi 21 mars 2018 -19h chez Artcurial 



La disparition de François II survenue dix-sept mois seulement après l’accident mortel de Henri II plongea le royaume dans une grande incertitude. La couronne échut à Charles IX, enfant de dix ans « sans expérience ni autorité », qui venait à peine de découvrir la vie de cour et ses manœuvres politiques. Aussi, l’une des premières actions de Catherine de Médicis investie de la régence, fut de commander un portrait du roi pour faire connaître les traits du jeune monarque et rendre visible son autorité souveraine. Et c’est très naturellement que la lourde tâche de concevoir cette image officielle, forte et unificatrice, fut confiée à François Clouet qui avait la totale confiance des Valois depuis François Ier. Sans jamais s’écarter de la formule conventionnelle de portrait de trois-quarts en buste sans mains ni attributs, l’artiste savait, par des détails imperceptibles à l’œil moderne et sans aucune affectation ni idéalisation, magnifier son modèle en exprimant sa dignité et sa majesté comme des qualités propres de la personne et non des attributs habituels d’une effigie royale.

Comme à son habitude, Clouet commença par tirer un portrait au crayon du jeune roi, de façon à écourter les séances de pose, mais également de disposer d’un dessin préparatoire transposable sur panneau autant de fois que nécessaire. Car le geste hautement politique de la régente ne pouvait être efficace avec une effigie unique. Rien ne permet de connaître le nombre exact de tableaux demandés à Clouet, mais la diffusion de ce portrait de sacre – car toujours daté de 1561, alors que l’avènement eut lieu en 1560 – était suffisamment importante pour que Raullant de Neufchâtel l’utilise pour ouvrir son Recueil des effigies des roys de France publié à Lyon en 1567.

Également daté de 1561 et reprenant très exactement les contours du crayon dont il possède les dimensions, notre portrait est sans conteste l’une de ces peintures commandées par la reine mère à Clouet. Sa destination aurait été soit l’ornement d’une résidence royale, soit un présent à un courtisan dévoué, soit encore un envoi à l’étranger, à l’instar du portrait du roi envoyé dès le début de 1561 en Espagne pour ravir le cœur d’Élisabeth de France. Charles ici est tel qu’il fut décrit par l’ambassadeur vénitien

Giovanni Michiel : « C’était un admirable enfant. Il a de l’ardeur, de la générosité, de la bonté. Sa physionomie est belle et ses yeux particulièrement beaux, mais il est faible de tempérament. » Son teint est clair, son nez droit, un peu épais et légèrement aquilin. Ses yeux d’un brun profond comme ceux de Henri II sont très effilés, trait distinctif de tous les Valois. Ses lèvres fines esquissent un très léger sourire qui sera plus marqué dans les portraits postérieurs. Charles est vêtu d’une chemise au col tuyauté finement brodé de fil d’or, d’un pourpoint et d’un collet à épaulettes (vêtement de dessus sans manches) tous deux de velours noir et tracés de galons. Sa tête est couverte d’une toque plate agrémentée d’un tour de bonnet en passementerie, de broderies et d’un plumet aux couleurs du regretté Henri II. Une chaîne de l’Ordre de Saint-Michel entoure le cou du jeune monarque. Ce vêtement est absolument identique à celui que porte le roi dans un beau portrait autographe vendu à Londres l’année dernière alors que, dans le crayon et dans la peinture conservée à Vienne Charles arbore un habit garni de fourrure. Plus sobre, le vêtement non fourré confère au jeune homme un air plus mature, soulignant cette « gravité naturelle » louée par les poètes de la Pléiade.

D’une belle facture et d’un modelé parfaitement maîtrisé, notre portrait semble d’une ligne plus crispée que le tableau londonien et d’une touche moins fondue. Les cils détaillés et les contours plus appuyés laissent croire à l’intervention d’un collaborateur parachevant l’œuvre sous la direction du maître, comme il était d’usage à la Renaissance.

Vente associée

Art Moderne et Contemporain

Paris mercredi 6 juin 18:00 Voir les lots

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