Claude Viallat dont PIASA présente deux oeuvres figure parmi les artistes mis à lumière à l'occasion de la vente d'Art Moderne et Contemporain du 3 décembre 2019.
Né à Nimes où il vit aujourd’hui, Claude Viallat étudie à l’école des Beaux-Arts de Montpellier puis à celle de Paris (1963). Il s’installe à Nice tout en enseignant à l'école des Arts Décoratifs, où il rencontre certains artistes de l’« École de Nice » (Arman, Ben, Bernar Venet). Au cours de l’année 1966, il élabore son procédé qui consiste à travailler systématiquement avec une seule et même forme, sorte de haricot apposé en imprégnation sur une toile non tendue et non apprêtée, à intervalle régulier. A partir de là, Viallat utilise tout type de support souple pour interroger les composantes de l’acte pictural et recourt à des procédés de teinture pour colorer la toile. Tout en exposant régulièrement à Paris à la Galerie Jean Fournier, Viallat, à partir de 1968, commence un travail sur les nœuds, les filets, et expérimente de nouvelles manières d'accrocher ses œuvres. Ses préoccupations rejoignent celles d'autres artistes avec lesquels il constitue le groupe Support-Surface, en septembre 1970 ; il en démissionne rapidement après de nombreux désaccords en mai 1971.
Claude Viallat (né en 1936) Sans titre, n°069, 1978
Estimation : 40000 / 60000 €
Installé à Marseille dès 1973, Viallat développe son travail en utilisant des couleurs et des supports inhabituels, éprouvant ainsi tour à tour les différences de matière, de texture et de couleur d’une œuvre à l’autre. La période de la fin des années 1970 correspond à un moment de plein épanouissement pictural. Née de l’association de plusieurs toiles rectangulaires, notre œuvre (« Sans titre, n°069 », 1978) atteint des dimensions exceptionnelles. Chacune de ces toiles ayant une orientation diverse dans le marquage du support, le motif se libère, tandis que les couleurs sont encore plus variées. On mesure ici la richesse de la méthode mise en place par Viallat : la forme matricielle, à la fois unique et multiple, ne cesse de solliciter notre regard et notre imagination. Sa propension à marquer des mètres carrés de toile, à s’approprier l’espace, étend les limites matérielles de l’œuvre à l’infini. On le constate ici, le travail de Viallat est à comprendre comme un principe unique, aux métamorphoses permanentes, chaque toile devenant l’occasion d’une complète redéfinition. Dans un ouvrage publié en 1976, "Fragments", Viallat écrivait à ce propos : « La notion de redites, de séries ou de répétitions, devient une nécessité de fait. [...] Une toile – pièce – seule n'est rien, c'est le processus – système – qui est important ».
Claude Viallat (né en 1936) Sans titre, n°201, 1991
Estimation : 25000 / 35000 €
