La maison PIASA organise le jeudi 3 juin 2021, une vente aux enchères d'Art Moderne et Contemporain. Cette superbe vacation rassemble 101 lots dont deux magnifiques œuvres signées Claude Viallat.
Né à Nimes où il vit aujourd’hui, Claude Viallat étudie à l’école des Beaux-Arts de Montpellier puis à celle de Paris (1963). Il s’installe à Nice tout en enseignant à l'école des Arts Décoratifs, où il rencontre certains artistes de l’« École de Nice » (Arman, Ben, Bernar Venet). Au cours de l’année 1966, il élabore son procédé qui consiste à travailler systématiquement avec une seule et même forme matricielle, sorte de haricot apposé en imprégnation sur une toile non tendue et non apprêtée, à intervalle régulier. Dès lors, Viallat utilise tout type de support souple pour interroger les composantes de l’acte pictural et recourt à des procédés de teinture pour colorer la toile.
Tout en exposant régulièrement à Paris à la galerie Jean Fournier, Viallat, à partir de 1968, commence un travail sur les nœuds, les filets, et expérimente de nouvelles manières d'accrocher ses œuvres. Ses préoccupations rejoignent celles d'autres artistes avec lesquels il constitue le groupe Support-Surface, en septembre 1970 ; il en démissionne rapidement après de nombreux désaccords en mai 1971. Installé à Marseille dès 1973, Viallat développe son travail en utilisant des couleurs et des supports inhabituels, éprouvant ainsi tour à tour les différences de matière, de texture et de couleur d’une œuvre à l’autre. Les années 1970 correspondent à une période de plein épanouissement pictural, comme en témoigne notre œuvre, Sans titre, n°150, (1974).
Claude Viallat (né en 1936)
Sans titre
, n°150, 1974
Estimation : 40 000 - 60 000 €
Sur cette toile de grande dimension, Viallat a peint, de manière répétée et régulière, son motif matriciel. Mais il prend ses distances avec la monochromie : la forme répétée n’est plus unie mais composée de quatre couleurs, rouge, jaune, bleu et vert, qui se détachent sur un fond lie de vin. Viallat révèle ses talents de véritable coloriste dans le jeu du mélange des couleurs qui d’un motif à l’autre, n’est jamais le même, selon les réactions au support, la quantité de peinture appliquée, donnant ainsi l’impression que la toile danse. L’artiste, qui se laisse ici aller à une véritable jubilation de la couleur, œuvre de manière totalement instinctive, comme il l’expliquera en 2006 dans un entretien avec Pierre Watt : " je ne suis jamais dans quelque chose que je sais parce que j’ai toujours cette espèce de surprise d’être devant une couleur qui, parce qu’elle est ou parce qu’elle n’est pas tout à fait, va jouer sur une autre corde que celle de l’esthétique, c’est-à-dire simplement de la bonne décision qu’on a prise. Elle va jouer sur tous les aléas de la couleur. C’est cette somme d’aléas qui va donner cette espèce de frémissement qui fait la qualité de la toile."
Claude Viallat ( né en 1936)
Sans titre, n°213, 1989
Estimation : 25 000 - 35 000 €

