Entre la lumière de la vie mondaine et le silence de l’atelier, la trajectoire artistique de Christian Bérard fait fi du cloisonnement entre les différentes disciplines artistiques.
De la page, au tableau, en passant par la presse, le théâtre et le cinéma, il sut adapter et donner vie à son vocabulaire plastique. Né dans le VIIe arrondissement quand le XXe siècle avait deux ans, Christian Bérard, après des études au lycée Janson-de-Sailly, fait son entrée en 1920 à l'Académie Ranson. Rapidement, sa peinture traduit l’influence d’Édouard Vuillard et de Maurice Denis.
Christian Jacques Bérard (1902-1949)
Décor imaginaire
Gouache sur papier
Date de création : vers 1933
Cinq ans plus tard, l’artiste explose ses premières œuvres à la galerie Pierre avant d’entamer une fructueuse collaboration avec Jean-Michel Frank, une grande figure de l'Art déco. Les panneaux peints et les dessins de tapis que les deux artistes réalisent inspireront les couturiers Coco Chanel et Nina Ricci.
Au cours de la seconde moitié des années 1920, Christian Bérard est membre du groupe « néo-humanistes », défendu par le critique Waldemar George. Attiré par la scène depuis le début de sa carrière, il sera l'un des principaux décorateurs et costumier de Paris dans les années 1930 à 1940. Cette dimension transdisciplinaire de sa production le pousse à travailler avec, entre autres, Jean Cocteau et Louis Jouvet.
Il accompagnera de ses créations La Machine infernale (1934), L'École des femmes (1935), La Folle de Chaillot de Jean Giraudoux (1945) ou encore Les Bonnes de Jean Genet (1947).
Christian Bérard (1902-1949)
Portrait de femme, circa 1930
Aquarelle et encre de Chine sur papier
13,5 x 13 cm
Estimation : 600 - 900 euros
La critique a notamment retenue sa contribution en 1946 dans le film de jean Coteur, Le Belle et la Bête. Au centre d’un important maillage d’artistes et d’intellectuels, il sera lié à plusieurs magazines, parmi lesquels Vogue et Harper's Bazaar pour lequel il réalise des illustrations. Christian Bérard meurt subitement le 12 février 1949 lors de répétitions au théâtre Marigny des Fourberies de Scapin de son ami Louis Jouvet.
