Pièce maîtresse parmi la collection présentée le 26 septembre à la vente par PIASA, ce masque Lwalwa est iconique de la production de ce peuple d'Afrique centrale.
C’est la production de masques aux caractéristiques stylistiques exceptionnelles qui a rendu célèbre l’art des Lwalwa. La composition parfaitement symétrique du visage, en forme de losange sur pointe, s’équilibre en deux lignes perpendiculaires : d’une part, une ligne horizontale formée par les minces fentes des yeux, les scarifications des tempes et les petites oreilles, et d’autre part une ligne verticale avec le nez fortement saillant et la bouche tubulaire. Le relief de ces derniers éléments est encore accentué par la surface concave du plan du visage. La très belle patine cuivrée serait obtenue par un pigment à base de graines de kakula mélangé à de l’huile. Il existe différents masques masculins qui peuvent se distinguer par le profil du nez.
Notre exemplaire semble appartenir à la catégorie des "mfondo" qui se caractérise par le prolongement spécifique de l'arête nasale au-delà du visage, pour se fondre dans la crête de la coiffe. Dépassant la simple épure géométrique, le masque "mfondo" relève d'une conception formelle superbement élaborée qui accorde parfaitement les règnes humain et animal et joue sur un équilibre subtil entre la tension du plan concave, la rigueur des lignes et la dynamique des volumes. L'imposant nez triangulaire rappelle étroitement le bec des oiseaux sylvicoles.
Masque lwalwa République Démocratique du Congo
Estimation : 60 000 / 90 000 €
La perforation aménagée entre les lèvres et le nez du masque servait à fixer une cordelette qui – une fois serrée entre les dents du danseur –, permettait à celui-ci de maintenir l’objet sur son visage.
Selon Timmermans (1967), ces masques étaient à l'origine dédiés aux rites d'initiation des garçons au sein des institutions "ngango", ainsi qu’avec les cérémonies liées à la chasse et à la fertilité – et leur vue était donc interdite aux femmes et aux enfants. Plus récemment, ils ont toutefois intégré le domaine des activités de divertissement et étaient portés par de jeunes danseurs se produisant de village en village en échange de nourriture et de boisson.
