PIASA organise le mercredi 15 novembre une vente d’art africain moderne et contemporain. Composée de 116 lots, cette vente s’articule autour d’une sélection d’œuvres, produites depuis les années 1900 jusqu’à nos jours, par quelques 70 artistes en provenance d’une vingtaine de pays du continent africain et de la Caraïbe.
La vacation propose notamment plusieurs ensembles importants de pièces qui mettent en exergue les scènes artistiques du Sénégal, d’Afrique du Sud ainsi que du Ghana et du Nigéria. Dans la lignée des vacations précédentes, cette nouvelle vente d’art africain dresse un remarquable panorama de la production artistique du continent et des diasporas. Parmi la sélection, on remarque plusieurs ensembles d’œuvres illustrant l’extraordinaire créativité de certains territoires.
Lot 12 | ƒ Seyni Awa Camara
Sans titre (Le lion)
Estimation: 5000 / 7000€
Le Sénégal est ainsi mis en avant à travers quatre séries de cartes postales de Abdoulaye Samb (Lots 4 à 7) qui témoignent d’une modernité précoce au début du 20ème siècle, une demi-douzaine d’œuvres d’artistes de l’école de Dakar (lots 25 à 32), de Ndary Lo (lots 34 & 35), de Kassou Seydou (lot 38) ainsi qu’une pièce exceptionnelle signée El Hadji Sy (lot 33). Datée de 1977, année où l’artiste quitte l’École des Beaux Arts de Dakar, l’œuvre est en rupture avec l’enseignement qu’il y a reçu. Il s’illustre ici à travers un art performatif dans lequel les empreintes de pieds tiennent une place importante. La plupart de ses œuvres de jeunesse, à l’image de celle-ci, ont été détruites, en partie par l’artiste, et sont de fait très rares sur le marché.
Lot 27 | ƒ Gora M'Bengue
Sans titre (figure assise), 1975
Estimation : 9000 / 12000€
La scène d’Afrique du Sud est également très présente au catalogue, avec des œuvres d’artistes tels que Kay Hassan (lot 61) qui utilise la technique du collage de bouts d’affiches dit « constructions de papier « pour remplacer la peinture, Gerard Sekoto (lot 64), pionnier de l’art noir et du réalisme social dans son pays avec une toile datée de 1944/45, relativement précoce et restée dans la même collection depuis son acquisition à cette période. Des artistes plus contemporains sont aussi présents: Dada Khanyisa (lot 69), déjà très présent à l’international et récemment passé en résidence à la Cité internationale des arts à Paris ou encore Moshekwa Langa (lot 70) lui aussi très remarqué à l’étranger (France, Suisse, USA…) et dont l’installation textile présentée à la Fondation Louis Vuitton dans l’exposition Afrique / Le nouvel atelier a montré au public parisien toute la poésie de l’artiste.
Lot 38 | Kassou Seydou
African cooker, 2017
Estimation : 22000 / 28000€
A souligner aussi, un important corpus de pièces d’artistes des scènes ghanéennes et nigérianes, à l’image de El Anatsui (lot 50), actuellement à l’honneur dans l’entrée Turbin Hall de la Tate Modern, à Londres, ainsi que de plus jeunes talents à suivre (lots 54 à 60) tels que Wole Lagunju, Wonder Buhle Mbambo, Barry Yusufu, Eric Adjei Tawiah, Kelani Fatai Oladimeji, Onadipe Olumide.
En outre, d’autres scènes tout aussi singulières sont au rendez-vous avec des artistes dont la renommée se déploie désormais bien au-delà des frontières : la scène tanzanienne est incarnée par trois peintures sur panneaux d’Edward Saidi Tingatinga (lots 20 à 22), la scène béninoise par cinq œuvres de Cyprien Tokoudagba (Lots 15 à 19) qui fut révélé par « Les magiciens de la terre », la scène kenyane avec deux sculptures murales de Dickens Otieno (lots 73 & 74), la scène éthiopienne avec deux œuvres talismaniques de Gera et Gedewon (lots 75 & 76), la scène soudanaise avec une peinture de Salah Elmur (lot 44), figure de l’art figuratif caractéristique de l’école de Karthoum ou encore la scène congolaise avec une oeuvre très surprenante de Aimé Mpane composée d’une mosaïque de pièces de bois sculptées à l’herminette et reliées entre elles. Cette oeuvre majestueuse qui s’appréhende comme une sculpture explore l’histoire coloniale douloureuse du Congo Belge.
Lot 44 | Salah Elmur
Family day out, 2016
Estimation : 18000 / 25000€
Enfin, la vente proposera deux œuvres d’artistes d’origine algérienne : une gouache sur papier de l’artiste algérienne Baya (Fatma Mahieddine) (lot 43), dont les pièces sont très recherchées des amateurs, et qui a d’ailleurs fait l’objet récemment d’une rétrospective présentée à l’Institut du Monde Arabe et au musée de la Vieille Charité à Marseille, ainsi qu’un tryptique photographique de Maya Inès Touam (lot 82), mettant en scène différentes allusions culturelles selon un principe de nature morte.
Lot 43 | Fatma Mahieddine dite Baya
Sans titre, vers 1970
Estimation : 8000 / 12000€
