Les six années qui séparent l’arrivée d’André Marfaing à Paris de la première présentation de son travail à la galerie Claude Bernard sont déterminantes pour cet artiste originaire de la région toulousaine. Dans l’immédiate après-guerre, il y fait la rencontre d’Alfred Manessier avec lequel il deviendra très proche puis, l’année suivante, de Pierre Soulages dont l’esthétique entretiendra, sa vie durant, une intime correspondance avec la sienne.

André Marfaing (1925-1987)
Juillet 69-19, 1969
Huile sur toile
Signée et datée en bas à droite
Titrée au dos sur le châssis
100 x 81 cm
Résultat: 39 000 euros
Tous deux originaires du sud-ouest de la France, les deux hommes ont en commun une passion pour le minimalisme de l’art roman et une irrémédiable attirance pour la puissance expressive de la couleur noire.
Larguant avec fracas les amarres qui le relient au réel, il balise avec ses œuvres un itinéraire à la destination pour la moins mystérieuse. Remarqué par la critique à l’issue de cette première exposition, André Marfaing est convié à participer à la Documenta de Kassel avant de l’être par la première biennale de Paris, au musée d’Art Moderne. Les œuvres qu’il présente alors sont primées au côté des celles de Martin Barré, d’Yves Klein ou encore de l’américaine Joan Mitchell.
Contrairement à la dimension sculpturale de la peinture de Pierre Soulages, la luminosité des toiles d’André Marfaing provient de la rencontre du blanc et du noir, c’est à dire – absence de de couleur et la synthèse de toutes la gamme chromatique.
Ainsi, « Juillet 69-19 » illustre utilisation de l’huile sur toile qui caractérise sa peinture des années 1960 avant son passage à l’acrylique. Marquée par l’influence de l’abstraction lyrique américaine, sa peinture se fait de plus en plus gestuelle comme en témoigne Sans titre, une acrylique sur toile réalisée en aout 1973. L’épaisseur de la couche picturale est révélatrice de l’approche matiériste qui séduisit le peintre. A mi-chemin entre les structures architecturales d’un Franz Kline et l’aspect énergique de la calligraphie asiatique, cette composition a été proposée par la maison PIASA lors de sa vacation du 3 décembre 2019 orchestrée par le département Moderne et contemporain.

André Marfaing (1925-1987)
Juillet 72-16, 1972
Acrylique sur toile
Signée en bas à gauche, titrée au dos sur le châssis
92 x 73 cm
Résultat: 23 400 euros
La charge émotionnelle d’une œuvre comme « Juillet 72-16 », vendu par PIASA le 22 mai 2019, place l’artiste parmi les figures incontournables de la peinture abstraite française de la seconde moitié du XXe siècle.
En 2017, son travail fait l’objet d’une présentation au Musée des beaux-arts de Carcassonne. Dans les dernières années de vie, le blanc occupe de plus en plus de place à la surface de ses œuvres. A l'occasion de l'exposition que lui consacra la BNF en 2002, le Comité national de la gravure française a édité son catalogue raisonné.