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Agustín Cardenás : Totem sans tabou

3 juillet 2020

Dans le cadre de la vacation consacrée à l’Art moderne et contemporain le mercredi 9 juillet 2020 à 18h, la maison PIASA est heureuse de proposer à la vente 14 pièces du sculpteur cubain Agustín Cardenás, 7 sculptures et 7 dessins. 


« Cet art silencieux parle pour moi, pour vous. Si je dis qu’il est légendaire, c’est dans le souffle africain, oui ; mais plus encore par le défi tranquille au temps qui presse, par la présence sans faille et par l’ombre sous les branches. Considérez sa lente avancée depuis la première nuit, voyez comme il nie l’effritement et l’achèvement. Voyez comme il assemble la mémoire du futur ». 

Edouard Glissant 

Né en 1927 à Matanzas, un petit port sucrier à quelques kilomètres de la capitale cubaine, Agustín Cardenás – comme d’autres de ses compatriotes parmi lesquels Joachin Ferrer (né en 1929), Fayad Jamis (1930-1988) ou encore Roberto Altmann (né en 1942) passe la première partie de sa carrière en France. A l’École nationale des beaux-arts de La Havane, il est initié aux différentes techniques de la sculpture et suit l’enseignement de Juan José Sicre (1898-1974). 

Ce dernier, très influencé par le travail des artistes français Antoine Bourdelle (1861-1929) et Aristide Maillol (1861-1944) lui enseigne le modelage et la taille directe qu’il développera au cours de sa carrière. Diplômé en 1949, Agustín Cardenás expérimente en s’émancipant progressivement de l’enseignement acquis. Avec des artistes comme Hans Arp (1886-1966), de Constantin Brancusi (1876-1957) et d’Henri Moore (1898-1986), la sculpture contemporaine inscrit profondément son sceau sur son esthétique. 

Né de parents descendant d’esclave, le jeune homme est également très influencé par l’art nègre dont le début du XXe siècle à permis de déceler en lui la radicalité de sa modernité. Il se libère du carcan figuratif et taille directement dans le bois des silhouettes monumentale dont les formes et la puissance expressive rappellent les totems de la culture Dogon. Il quitte son île natale en 1955 pour se rendre en France où le chef de file des Surréalistes, André Breton, lui réserve un accueil chaleureux. 

Au cœur du quartier de Montparnasse, l’artiste s’enracine dans le terreau culturel parisien et participe aux grandes expositions du groupe entre au cours des années 1960. Entre zoomorphisme et anthropomorphisme, son travail s’articule autour de la notion d’hybridité. Il se révèle comme une recherche perpétuelle des principes éternels du masculin et du féminin. 

Agustín Cárdenas (1927-2001)


Plantes antillaises, 1960
Gold patinated bronze
Cast in the artist's lifetime
Signed and numbered on the foot : "HC 1/3" and bears the foundry's stamp "Fondera Tesconi Pietrasanta"
H : 213 x 8 x 17 cm 

Estimation : 30 000 / 50 000 euros 


Parmi les pièces proposées à la vente le jeudi 9 juillet 2020, citons Plantes antillaises, réalisée au cours de ces premières années parisiennes. En bronze et fondu du vivant de l’artiste, cette pièce est estimée entre 30 000 et 50 000 euros. 


Estimation : 20000 / 25000 € Agustín Cárdenas (1927-2001)  Sans titre, 1961  Bois de palmier, taille directe  Signé du monogramme et daté sous la base  Pièce unique  26 x 19 x 12 cm


Agustín Cárdenas (1927-2001)

Untitled, 1961
Palm wood, direct carving
Monogrammed and dated beneath the foot
Unique piece
26 x 19 x 12 cm
Provenance :
- Collection Monsieur and Madame Cesare Peverelli, Paris
- Private collection, Paris 

Estimation : 20 000 / 25 000 euros


Conçu un an plus tard, Sans titre illustre la qualité avec laquelle Agustín Cardenás travaillait le bois. A la frontière de l’abstraction, une silhouette apparait. Son estimation a été établie entre 20 000 et 25 000 euros. 


Agustín Cárdenas (1927-2001)


Sans titre, 1980
Gouache, encre de Chine, collage et crayon sur papier
Signé et daté en bas à droite
67 x 49 cm 

Estimation : 3 000 / 5 000 euros 


Parallèlement à ses pièces en trois dimensions, le sculpteur est l’auteur d’un nombre important de dessins et de gouaches comme celle-ci, estimé entre 3 000 et 5 000 euros. En 1994, l’artiste retourne à Cuba où il s’éteint en 2001 à La Havane. Les sculptures d’Agustín Cardenás sont exposées dans de nombreux musées ainsi que dans plusieurs établissements scolaires et universitaires, suite aux commandes que l’artiste reçut dans le cadre du un pour cent artistique.

Vente associée

Art Moderne et Contemporain

Paris jeudi 9 juil. 18:00 Voir les lots

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