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Calder et le mouvement d'Arachné

5 juin 2018

Le mercredi 6 juin 2018, PIASA présentera une vente Éditions : estampes, livres illustrés, multiples. Parmi les lots mis en vente se trouveront des oeuvres de Picasso, de Chagall, de Sonia Delaunay, ainsi qu’un rare tapis de Calder, ‘Araignée’, dont le carton fut créé par l’artiste pour Marie Cuttoli et édité par la galerie Lucie Weill-Seligmann.



Lot 46 - Alexander Calder (1898-1976) Araignée - 1972
Alexander Calder (1898-1976)
Araignée - 1972


Alexander Calder débuta sa carrière presque par hasard ; sa passion pour le cirque le poussa à créer des figurines, un chapiteau, des personnages à partir de ficelle, de morceaux de liège, de tissu et de fil de fer. Le succès de ses premières ‘maquettes’ le conduisirent à développer ce qui devint ‘Le Cirque de Calder’. Ces dresseurs, acrobates, et surtout les animaux demeurèrent une inspiration à travers sa carrière, mais plus encore que les lions, les chevaux et les éléphants, les araignées nourrirent son inspiration. Le motif arachnéen est un thème récurrent chez Calder, dès les années 1930 sous la forme de mobiles, et jusqu’à la fin de sa vie : l’oeuvre présentée par PIASA est datée de 1972, soit quatre ans avant sa mort. 


Si Louise Bourgeois explore le thème des araignées afin de souligner leurs vertus maternelles, leur patience et leur méticulosité (à l’image de la sculpture monumentale ‘Maman’, exposée au Guggenheim de Bilbao), Calder, lui, apprécie le mouvement qu’elles lui évoquent. Il nomma nombre de ses mobiles ‘Araignée’ : l’arachnide est par nature un modèle idéal pour les sculptures en mouvement de l’artiste, dont les membres et les tiges se suspendent et s’articulent dans l’air comme au bout d’un fil ou sur une toile. Sartre les décrira ainsi : “ce sont des résonateurs, des pièges, ils pendent au bout d'une ficelle comme une araignée au bout de son fil”... Les motifs tissés sur le tapis présenté à la vente évoquent cet équilibre, cette fluidité, le mouvement des araignées, reprenant les formes qui existent dans les mobiles de l’artiste. 


Autre trait distinctif de l’oeuvre de Calder, la laine de ce tapis est d’un rouge vif. Adepte du noir, du blanc et des couleurs primaires, il dit avoir imaginé le principe du mobile en tentant de mettre en mouvement les tableaux de Mondrian.


"Le noir et le blanc sont les premiers - puis vient le rouge… C’est véritablement seulement pour la différenciation, mais j’aime tant le rouge que j’ai presque envie de tout peindre en rouge. J’ai souvent le désir d’avoir été un fauviste en 1905." 


Ce tapis ‘Araignée’ évoque évidemment, par son thème et par sa couleur, le stabile l’Araignée Rouge à La Défense, commandé par la ville en 1974 et érigé l’année de sa mort, en 1976. 

Vente associée

Editions: estampes, livres illustrés, multiples

Paris mercredi 6 juin 15:00 Voir les lots

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