Actualités

La collection Pierre Loos

7 septembre 2018

Les 17 et 18 septembre prochains, PIASA proposera aux enchères une partie de la collection de Pierre Loos consacrée au continent africain. Ces deux jours de vente se déclineront en trois vacations: la première sera consacrée aux objets ethnographiques collectés en Afrique, mais aussi au Moyen-Orient et dans le sous-continent indien pendant plus de 50 ans ; ils seront réunis en plus de 600 lots. La deuxième session présentera un remarquable et unique ensemble de photographies de Casimir Zagourski, témoignages de la vie dans la région du Congo dans les premières décennies du XXe siècle. Enfin, la troisième vacation, une première aux enchères proposera une quarantaine de tableaux exceptionnels de l'Ecole moderne congolaise, peints entre la fin des années 20 et les années 60.


« Plus il y aura des objets venant d’ailleurs dans tous les pays, plus il y aura des ponts entre les mondes et les cultures. À l’époque où certains construisent des murs, moi je préfère construire des ponts » Pierre Loos


Desfossés, Pili Pili, Bela et Kalela – Sans titre, 1952  Huile sur panneaux d'Unalit (Isorel)

Desfossés, Pili Pili, Bela et Kalela – Sans titre, 1952
Huile sur panneaux d'Unalit (Isorel)
Commande de la famille Lequime, Elisabethville, Congo Belge.
180 x 240 cm
Estimation : 150 000 – 250 000 €

Résultat: 238 400 €


Dès ses premiers voyages au Congo, Pierre Loos prend conscience de l'importance artistique des artistes congolais de l'Ecole moderne et collectionne des oeuvres restées dans l'ombre des arts premiers. L'extraordinaire ensemble qu'il a ainsi patiemment rassemblé est aujourd'hui l'un des plus importants au monde ; une partie de ses tableaux a formé le noyau de l'exposition Beauté Congo présentée à la Fondation Cartier en 2014, et qui a redonné à cet art la place primordiale qu'il mérite.

Cette passion pour l'Afrique est venue comme une évidence à Pierre Loos. Né en Belgique d'un père collectionneur de tableaux, il mêle cet intérêt familial pour l'art à sa propre passion pour les voyages et commence, dès les années 60, à rassembler les témoignages d'une "Afrique qui disparaît". Sa vie se partage alors entre le Congo et la Belgique. En 1974, il fonde la galerie Ambre-Congo. Située dans le quartier des Sablons à Bruxelles, elle est depuis quarante ans le rendez-vous incontournable des collectionneurs d'arts premiers.


Première vente, lundi 17 septembre

Arts Premiers et Ethnographie. 50 ans de voyages et de découvertes

L'incroyable collection d'objets venus d'Afrique, du Moyen-Orient et du sous-continent indien constituée par Pierre Loos est remarquable tant d'un point de vue esthétique qu'ethnographique. Amoureux des objets, des formes et des matières, Pierre Loos a choisi chaque élément comme le témoignage d'un raffinement artistique et culturel. Leur vécu est primordial car leur patine raconte une histoire : celle des peuples qui les ont créés. 

Forte de plus de 400 lots, cette vacation présentera des parures, première passion de Pierre Loos. Aux formes opulentes ou aux lignes pures, ces bijoux et ces monnaies témoignent d'un savoir-faire unique. Elles seront accompagnées de fétiches, de masques de cérémonie, de stèles funéraires et de statuettes votives, anthropomorphes ou zoomorphes. 

Des tabourets finement sculptés, des lits taillés dans un seul tronc d'arbre, des échelles dogons, des armes rituelles, des potiches, des étoffes, des vanneries et des tissus kuba seront également proposés à la vente comme les précieuses créations des civilisations africaines. Les estimations s'échelonneront de 200 à 4 000 euros.


Deuxième vente, mardi 18 septembre

Photographie. Casimir Zagourski, portraitiste et témoin du peuple 


Casimir Zagourski (1883-1944) - Reine Mère Série II, 99  Tirage sur papier Agfa lux - Légendé et signé - 27,5 x 39,5 cm

Casimir Zagourski (1883-1944) - Reine Mère Série II, 99 
Tirage sur papier Agfa lux - Légendé et signé - 27,5 x 39,5 cm
Expositions : Exposition Internationale, Paris, 1937 ; Ambre Congo, Bruxelles, 2001 ; Smithonian Institute, Washington, 2002 ; Zacheta, Varsovie, 2005
Estimation : 5 000 – 7 000 €

Résultat: 13 000 €


Pierre Loos a toujours éprouvé un goût particulier pour la photographie. Elle est le dernier reflet des civilisations qui disparaissent. Sa collection offre une place particulière à Casimir Zagourski (1883-1944). Photographe polonais, établi en 1924 au Congo belge, il documente des expéditions qui le mènent jusqu'aux sources du Nil. Dans une Europe fascinée par le continent africain, l'oeuvre deZagourski rencontre un écho immense. A partir de 1935, Zagourski réunit ses tirages dans des albums, tous différents, sous le titre L'Afrique qui disparaît. Un rare exemplaire relié de cuir, dit "Album à l'éléphant", sera présenté aux côtés d'une centaine de ses autres tirages, dont une soixantaine de grands formats.

Troisième vente, mardi 18 septembre

Art moderne africain. Un regard avant-gardiste.


Mwenze Kibwanga - Sans titre, 1957  Huile sur panneau Unalit - Signé en bas à droite - 38 x 51,5 cm

Mwenze Kibwanga - Sans titre, 1957
Huile sur panneau Unalit - Signé en bas à droite - 38 x 51,5 cm
Expositions : Beauté Congo 1926-2015, Fondation Cartier pour l’art contemporain, 2015
Estimation : 15 000 – 20 000 €

Résultat: 46 150 €


Pour clore cette cession exceptionnelle, une cinquantaine de tableaux issus de la collection de Pierre Loos seront proposés à la vente. Ils forment un ensemble unique consacré aux précurseurs de l'art moderne africain. Collectionnés par Pierre Loos, ces tableaux ont été réalisés entre 1926 et 1960 et sont les précurseurs d'une esthétique aujourd'hui très prisée. Ils ont été montrés pour la première fois en 2014, lors de l'exposition Beauté Congo organisée à la Fondation Cartier.

La peinture moderne congolaise débute officiellement dans les années 1920, lorsque l'administrateur belge Georges Thiry, fasciné par les créations d'Albert Lubaki et de Djilatendo, décide de les considérer et de les promouvoir non plus comme de simples manifestations populaires, mais comme des oeuvres en soi. Il offre à ces artistes un soutien matériel qui leur permet d'exposer en 1929 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, puis à Genève et à Paris. Une seconde période débute en 1945 pour s'étendre jusqu'à la fin des années 60, lorsque les artistes s'émancipent du pouvoir colonial. En 1946, le peintre Pierre Romain-Desfossés fonde son propre atelier, "le Hangar", qui devient aussitôt un lieu de rencontre et de création majeur. Mwenze Kibwanga et Bela s'y forment. De cet échange permanent naissent des oeuvres qui seront exposées en Belgique ou en Afrique du Sud, à Paris et à Londres, à Rome et au MoMA de New York.


Djilatendo (1895-1930) Sans titre, 1929  Encore de chine et aquarelle sur papier

Djilatendo (1895-1930) Sans titre, 1929
Encre de chine et aquarelle sur papier
Signé et daté en bas à droite 50 x 65 cm
Estimation : 40 000 – 60 000 €

Résultat: 54 600 €

Vente associée

Arts Premiers et Ethnographie

Paris lundi 17 sept. 15:00 Voir les lots

À découvrir