Le 18 avril 2018, PIASA proposera à la vente de magnifiques pièces d’art contemporain africain, parmi lesquelles une huile sur toile de l’artiste Congolais Chéri Samba. Celui-ci, né en 1956 à Kinto M’Vuila, à 80 km de Kinshasa, crée peintures, multiples et sculptures, et l’on trouve aujourd’hui ses pièces dans les collections du MoMA et du Centre Pompidou.
Les tableaux de Chéri Samba mélangent des textes en langue française ou en lingala et une gamme variée de couleurs vives, de touches de paillettes, un pailleté qui euphémise la gravité de ses réflexions et satires qui ont trait à des faits de sociétés, à la sexualité, aux inégalités, au religieux, ou encore à l’héritage culturel africain, comme dans la toile Harmonique présentée à la vente.
La passion artistique de Chéri Samba a commencé précocement : « Tout petit que j’étais, j’essayais toujours d’attirer l’attention des gens. Mon jeu préféré, c’était de griffonner dans le sable, par la suite j’essayais aussi de faire des bandes dessinées que je vendais à mes collègues élèves. J’imitais les dessins et caricatures des revues de divertissement. » En 1972, ce fils de forgeron quitte son village pour Kinshasa à 16 ans afin de devenir peintre d’enseignes publicitaires. Il travaille dans le même temps pour la revue congolaise de divertissement Bilenge Info et ouvre son studio en 1975. Il atteint rapidement la reconnaissance grâce au tirage important de la revue au Congo. C’est à cette période qu’il développe son style qui combine peinture et texte, afin de se différencier des autres peintres. « J’ai pensé que tous leurs beaux tableaux, on les regarde en un clin d’œil et puis on passe. Si les gens sont comme moi qui lis lentement, ils passeront des heures et des heures à comprendre et resteront devant le tableau. » Il devient lui-même commentateur et se représente dans ses œuvres à la fin des années 1980 ; c’est à cette période que Chéri Samba se fait connaître internationalement, lorsqu’il participe à l’exposition Les Magiciens de la Terre au Centre Pompidou en 1989.
L’artiste vit aujourd’hui entre Kinshasa et Paris et son œuvre est régulièrement mise en valeur, notamment lors de l’édition 2007 de la Biennale de Venise et de l’exposition du Louvre Une brève Histoire de l’avenir en 2015.
