Né en 1983 à Abidjan en Côte d'Ivoire, Aboudia – de son véritable patronyme Abdoulaye Diarrassouba - vit et travaille désormais entre Asa ville natale et New-York. Marquée par les vicissitudes de l’histoire politique récente de son pays, sa peinture convoque avec beaucoup d’assurance plusieurs traditions picturales. Elle fait aujourd’hui partie de celle qui compte tant sur le continent africain que dans le reste du monde.
Aboudia est repéré par la critique internationale en 2011 grâce à ses œuvres documentant les violences de la crise ivoirienne. En 2010, il est à Abidjan lorsqu’éclatent les émeutes qui suivent les élections présidentielles. Alors que de nombreux intellectuels et artistes décident de fuir la guerre civile, Aboudia, lui, choisit de rester et de travailler malgré le danger.
Résultat : 11700 € le 7/11/2019 | Résultat : 36400 € le 14/11/2018 |
La peinture d’Aboudia est pleine d’enfants, mais ceux-ci sont très différents des gamins photogéniques des images idéalisées de l’Afrique. Ces enfants-là sont peints de manière naïve et brutale. Les visages dans un état de surprise permanent, pas encore blasés par la vision des scènes de violence ordinaire. Aboudia peint à la mode nouchi, un mélange des styles de la rue qu’il fait sien, une source d’évasion en réponse aux privations que l’on retrouve sur les murs des quartiers des environs d’Abidjan.
Diplômé du Centre Technique des Arts Appliqués de Bingerville, Aboudia puise dans le vocabulaire iconographie du street art, exemplifié dans les années 1980-1990 aux États-Unis par Jean Michel Basquiat. La production de l’artiste ivoirien traduit, de fait, son cosmopolitisme. Elle constitue aussi un pont entre l’esthétique contemporaine occidentale et les problématiques d'une société africaine en pleine mutation.
Résultat : 35100 € le 7/11/2019 | Résultat : 19500 € le 14/11/2018 |
Une toile comme The God, réalisée en 2011 alors que les combats faisaient rage à quelques mètres de son atelier, est emblématique. Au centre de la composition, un jeune homme tend les bras vers le ciel. L’exécution n’est pas sans rappeler le schématisme des dessins d’enfants, hissés aux rangs d’œuvres au XXe siècle, notamment avec l’Art Brut initié par Jean Dubuffet. La rapidité des coups de pinceaux, visible par exemple dans le traitement des formes et les coulures, est palpable. Elle témoigne de l’urgence de peindre, donc de dire. Ce tableau, comme l’ensemble des toiles réalisées à cette époque, est un cri. De part et d’autre, des inscriptions peuplent cet intérieur éminemment symbolique où se côtoient des photographies, des morceaux de bandes dessinés, des postes de télévision et des sculptures africaines traditionnels. Lien entre des régions du monde éloignées, l’œuvre d’Aboudia permet également d’entrechoquer des temporalités dissemblables.
Résultat : 21896 € le 9/06/2016 | Résultat : 7150 € le 7/11/2019 |
Plus resserré que cette composition, un certain nombre de tableaux ne font figurer que des visages de personnages. C’est le cas de Sans titre (47). Dans cette technique mixte sur toile les yeux, comme exorbités, illustrent la sidération tout en prenant à témoin le spectateur que nous sommes.
Le travail d'Aboudia est présent dans de nombreuses collections, notamment celle de la Saatchi Gallery à Londres, du Nevada Museum of Art à Reno aux États-Unis, ou encore de la Tiroche DeLeon collection en Israël.





