Le sanatorium de Paimio est le projet fondateur de l’œuvre d’Alvar Aalto, l’un des plus importants dans sa carrière d’architecte, d’urbaniste et de designer. Il marque le glissement d’Aalto, figure reconnue du Classisime Nordique - avec Erik Bryggman ou les suédois Gunnar Asplund et Sven Markelius - vers le Modernisme, le style International, dont la « Chartre d’Athènes » en 1939 déterminera les dogmes, sous l’impulsion de Le Corbusier.
L’influence des architectes allemands du Bauhaus est aussi primordiale : attrait de la ligne franche, simplicité des formes, volonté d’intégrer tous les progrès techniques pour placer l’individu au centre de la relation avec le bâtiment ou plus largement l’espace urbain.
Le Sanatorium de Paimio été construit avec la participation de 48 communes et de quatre villes. C’est à l’époque le plus important établissement du genre. Son principe fondamental : l’harmonie du lieu avec la nature – il est construit au milieu d’une épaisse forêt qui grâce à un système très novateur permet de tempérer l’air frais qui pénètre les chambres, de biais, par le châssis des larges fenêtres.

Alvar Aalto (1898-1976)
Modèle 41 dit Paimio
Estimation : 15000 / 20000 €
Toutes les chambres, limitées à deux ou trois patients, donnent sur les jardins et sur les arbres. Les terrasses sont larges, la circulation fluide. Cette atmosphère se retrouve à l’intérieur du bâtiment ou règne l’union parfaite des zones de repos et des zones de travail. Il est formé de trois parties : dans la première, la plus grande, se trouvent les chambres et les espaces de repos. La seconde abrite les salles à manger, les bibliothèques, les salons et aires de jeux, ainsi que salles d’analyses et d’opération. La troisième, la cuisine, la boulangerie et les locaux techniques.
Médecins et personnels soignants sont eux, logés dans des résidences distinctes mais intégrées au lieu. Tout est fait pour faire oublier au convalescent, au patient, l’univers parfois effrayant d’un hôpital. La lumière artificielle est discrète, tamisée, le chauffage invisible, intégré au plafond, diffuse une chaleur douce.

Alvar Aalto (1898-1976)
Modèle 41 dit Paimio
Estimation : 6000 / 9000 €
Les couloirs sont larges et éclairés par les baies vitrées. Tout est fait pour réduire les frontières entre Intérieur et extérieur. Ce qui rend unique et novateur le Sanatorium de Paimio, ce sont les meubles et objets qui ont été conçus par Aalto pour le lieu.
Toute une série de fauteuils – dont le chef d’œuvre « Armchair 41 » en bouleau lamellé-collé et cintré, de lits en tube de métal, d’armoires, de système d’éclairage, tous aujourd’hui encore références dans le monde du design.
Aalto aura toujours pris soin de créer des éléments de mobilier, tables, assises, lampes, comme autant de microarchitectures, en relation étroite avec le bâtiment auxquelles ils étaient destinés. Le Sanatorium de Paimio rassemble tous les concepts architecturaux d’Aalto, son approche de l’urbanisme à la fois proche et très éloigné des modernistes radicaux, sa philosophie de vie, qui préfigureront tout au long de son œuvre et feront de celle-ci l’une des plus riche du XXème siècle.