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Contemporary African Art

26 April 2019

Le 15 Mai 2019 Piasa organise sa 9ème vente d’art contemporain africain. Environ 150 oeuvres modernes et contemporaines, tableaux, dessins, photographies et sculptures offriront un panorama de la diversité d’une scène artistique en ébullition. Une section Textile & Design sera proposée lors d’une vente exclusivement en ligne.

La première partie du catalogue sera consacrée aux artistes modernes; Ernesto Shikhani et Malangatana du Mozambique, Amadou Bâ de l’école de Dakar ou encore le kényan Ancent Soi.

Un chapitre dédié aux Peintres Populaires de Kinshasa comprendra plusieurs toiles de Chéri Samba et notamment « L’attachement aux racines » daté de 2010. JP Mika, dont la toile « Le Couple, 2015 » avait été vendue 32.000 € chez PIASA en Novembre 2018, sera présent au travers d’œuvres datant de sa collaboration avec Chéri Chérin, et de tableaux sur tissu d’ameublement, caractéristiques de sa production plus récente. Houston Malundi et Tsham, qui développent à Kinshasa un travail minutieux, quasi-caligraphique, l’un sur la ville et l’autre sur l’art tribal, avaient été largement plébiscités par les collectionneurs en Novembre. Ils montreront l’autre facette de la création en République Démocratique du Congo.

Pour la première fois aux enchères, nous proposerons le sénégalais Ibrahima Dieye qui été vu lors la Biennale de Dakar, en Europe et aux Etats Unis, ainsi que ses compatriotes Soly Cissé, Aliou Diack et Kassou Seydou, dont nous avions, pour ce dernier, vendu une de ses œuvres à 33.800 € en Novembre.

Les artistes de Côte d’Ivoire seront représentés par Armand Boua et Yéanzi. Ce dernier avait atteint le prix record de 67.600 € lors de la vente de Novembre 2018. Tous deux font partie de l’exposition In-discipline à la Fondation Montresso – Jardins Rouges à Marrakech ouverte lors de la foire 1.54 fin février. Plusieurs œuvres d’Aboudia seront proposées, dont une exceptionnelle série de 36 dessins réalisés à la période de son arrivée à Brooklyn.

La vente de Novembre 2018 avait révélé la scène ougandaise et les liens de nombreux artistes avec l’ésthétique afro américaine, comme Henri Mzili, Xenson et Ronex, sans oublier Sanaa Gateja qui réalise des fresques en perles de papier. Tous seront de nouveaux proposés à la vente, ainsi que le jeune Arim Andrew.

Lors de la vente du 15 mai 2019, l’exploration des artistes de l’Afrique de l’Est s’étendra au Kenya avec plusieurs toiles de Richard Onyango, qui a participé à l’exposition des Magiciens de la Terre en 1989, Michael Soi, Peter Ngugi et Evans Mbugua.


Du 8 au 15 mai, une section online only sera consacrée au design et au textile africain avec notamment des créations des burkinabés Hamed Ouattara et Abou Sidibé.


CHERI SAMBA

Chéri Samba arrive à Kinshasa en 1972. Artiste autodidacte, il commence par gagner sa vie en tant que peintre d’enseignes publiciataires et dessinateur de bandes dessinées pour la revue Bilenge Info avant d’ouvrir son propre atelier en 1975. Il s’inspire de la vie quotidienne et aborde dans ses toiles des questions politiques, sociales et économiques. Il se met en scène dans ses oeuvres et ajoute du texte sous la forme de commentaires. Il est à l’origine de l’expression « peintres populaires » qui désigne une peinture qui vient du peuple, concerne le peuple et s’adresse au peuple.



Chéri Samba (né en 1956, République Démocratique du Congo)
L’attachement aux racines, 2010
Acrylique et pailettes sur toile
135 × 200 cm
Estimation : 60 000 - 80 000 €


ABOUDIA

La peinture d’Aboudia est pleine d’enfants, mais ceux-ci sont très différents des gamins photogéniques des images idéalisées de l’Afrique. Ces enfants-là sont peints de manière naïve et brutale. Les visages dans un état de surprise permanent, pas encore blasés par la vision des scènes de violence ordinaire. Aboudia peint à la mode nouchi, un mélange des styles de la rue qu’il fait sien, une source d’évasion en réponse aux privations, que l’on retrouve sur les murs des quartiers des environs d’Abidjan.


Aboudia (né en 1983, Côte d’Ivoire)
Untitled, 2014
Acrylique sur toile
125 × 200 cm
Estimation : 11 000 - 13 000 €

AMADOU SANOGO

Amadou Sanogo est né en 1977 au Mali, originaire de Ségou, il a étudié à l’Institut National des Arts de Bamako.

Les oeuvres de Sanogo sont un hommage aux proverbes Bambara de son terroir. Le temps contemporain et son art servent à comprendre le passé. Affranchi de sa formation académique, Sanogo porte son attention sur la forme et la couleur. En appliquant des applats de couleurs franches dans une approche faussement naïve, Sanogo propose une critique de la société malienne prise entre tradition et modernité. Ainsi, cultivant le droit à la subjectivité distanciée à la fois de la tradition ethnographique européenne et des attendus de l’art contemporain africain, les figures simplifiées, sans expressivité que Sanogo place dans un environnement exempt de fioritures inutiles, sont la marque d’un artiste jeune mais d’une grande maturité.



Amadou Sanogo (né en 1977, Mali)
Sans titre
Huile sur toile
150 × 175 cm
Estimation : 6 000 - 8 000 €


BAMBO SIBIYA

Bambo Sibiya est né en 1986 à Springs près de Johannesburg. Le travail de Sibiya raconte l’histoire de l’émergence d’une sous-culture qui a commencé dans les townships. Durant l’Apartheid, un grand nombre de jeunes hommes et de jeunes femmes ont quitté les zones rurales pour s’installer à Johannesburg, à la recherche d’une vie meilleure. Beaucoup de noirs, en plus de se confronter au pouvoir blanc, ont dû faire face à leurs propres problèmes sociaux.

Fasciné par la façon dont une communauté migrante survit loin de chez elle, Sibiya s’intéresse aux “Swenkas”. Pour renvoyer à leur famille l’image du succès qu’ils sont venus chercher dans la ville, ces hommes de la classe ouvrière venus des campagnes se parent de costumes élégants, paradent et renvoient cette image positive à leur famille. Au cours de ces concours d’élégance, les “Swenkas” partagent aussi les valeurs communes de propreté, de sobriété et de respect de soi. Cette compétition saine et humoristique contribue à susciter un peu de bonheur dans un contexte sinistre.

Sibiya a travaillé avec les plus grands artistes de la scène Sud Africaine : William Kentridge, Norman Catherine ou Diane Victor. Sa technique est inspirée de la gravure. Il réalise ses compositions vives à l’acrylique et au charbon qu’il applique au travers de pièces de dentelle.

Bambo Sibiya (né en 1986, Afrique du Sud)
Sans titre, 2017
Technique mixte sur toile
250 × 140 cm
Estimation : 6 000 - 9 000 €


MOHAMED SAID CHAIR

Mohamed Saïd Chair est né en 1989 à Tanger. Après des études d’économie, il travaille pendant deux ans en tant que Conseiller Financier puis embrasse l’aventure entrepreneuriale en créant une société de distribution. En parallèle, il s’adonne à sa passion pour la peinture. Autodidacte, il est encouragé par ses parents et particulièrement par sa mère architecte, lorsqu’il décide de troquer le costume d’entrepreneur pour celui d’artiste. Chair se consacre aujourd’hui exclusivement à ses projets artistiques.

Son imaginaire est nourri de son observation de la société marocaine et de ses expériences professionnelles en entreprise. Sa pratique explore la peinture et le dessin, mais aussi les installations et la sculpture, avec un fort pouvoir narratif et le recours fréquent à la dérision.

Depuis 2015, Mohamed a développé son corpus de travail dans la série « Into the Box ». Les personnages évoluent dans des scènes du quotidien qui pourraient se dérouler partout dans le monde, affublés d’un carton sur la tête. Même sans visage, les protagonistes de la série « Into the Box » revendiquent clairement leurs priorités : la mise en scène de leur vie sur les réseaux sociaux, la construction de leur image au sein de l’entreprise, la dévotion à la société de consommation, la faveur des plaisirs faciles, le culte du corps.



Mohamed Saïd Chair (né en 1989, Maroc)
Man and Lady
Acrylique sur toile
120 × 140 cm
Estimation : 4 000 - 6 000 €


LEONCE RAPHAEL AGBODJELOU

Léonce Raphaël Agbodjelou est né au Bénin en 1965.

La série de photographies “Les Citoyens de Portonovo” documente la vie des habitants de la ville portuaire et ancienne capitale du Dahomey français. Chacune des images réalisées par Agbodjelou est une exploration personnelle de l’identité béninoise. Les triptyques d’Agbodjelou utilisent l’architecture pour évoquer l’histoire d’un lieu. La maison où se déroulent les scènes appartient à la famille d’Agbodjelou depuis sa création en 1890. Elle a été construite par des artisans afro-brésiliens, rares rapatriés, au regard des millions d’esclaves qui ont quitté le Bénin. Ici et contrairement à d’autres travaux du photographe, la palette des “Demoiselles de Portonovo” est sombre et sobre. L’intérieur aujourd’hui dépouillé, tour à tour occupé par le colonisateur et le colonisé témoigne du passé, d’une grandeur fanée.

La présence du modèle dans la maison intrigue. Nue comme dans un village traditionnel, et portant un masque vaudou ou de cérémonie, elle est à la fois vulnérable et anonyme. Elle suscite à la fois temps attraction et répulsion. Une incongruité avec laquelle jonglent les populations de Portonovo qui doivent composer avec le passé et le présent.

Agbodjelou est le fondateur de la première école de photographie du Bénin.


Léonce Raphael Agbodjelou (né en 1965, Bénin)
Untitled Triptych (Demoiselles de Porto-Novo series), 2012
C-print
150 × 100 cm (chaque)
Estimation : 8 000 - 12 000 €

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Paris Wednesday 15 May 18:00 Show lots

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