Ojeikere a vingt ans lorsqu’il découvre la photographie. Après l’achat de son premier appareil, un apprentissage empirique prodigué avec des moyens rudimentaires par un ancien photographe, des tâtonnements et beaucoup d’intuition, Ojeikere prend conscience du rôle primordial de la photographie dans la préservation d’une culture traditionnellement transmise par la tradition orale.
J.D. 'Okhai Ojeikere (1930-2014, Nigeria) Mkpuk Eba (Hairstyles), 1974
Estimation : 3000 / 5000 €
Lors de ses déplacements, il constitue une photothèque de plus de 20.000 négatifs, se rapportant à la danse, au théâtre, aux enfants… dans laquelle il apparaît très vite que les photographies de coiffure– élément important de la culture nigériane – constituent un ensemble singulier. Réalisée de 1968 à 1999, la série des « Hairstyles » rassemble plus de 1.000 clichés qu’Ojeikere réunit dans un album qu’il fait le projet de publier. Inlassablement, pendant trente ans, à l’image des Becher, il dresse un corpus d’œuvres éphémères, dues aux talents de femmes « artistes des cheveux ». Chaque coiffure est en général photographiée trois fois, essentiellement de dos « parcequ’elles sont plus abstraites et révèlent mieux l’aspect sculptural des coiffures ». Pratiques d’embellissement, les coiffures africaines sont aussi un code qui révèle la position sociale de la femme ou de sa famille. Elles diffèrent suivant le type de cérémonie et témoignent d’une culture et d’un monde en pleine évolution.
« Toutes ces coiffures sont éphémères et je voudrais que mes photographies en soient les traces mémorables. J’ai toujours eu à l’esprit d’enregistrer des moments de beauté, des moments de connaissance.L’art c’est la vie. Sans art, la vie serait figée ».
J.D. 'Okhai Ojeikere (1930-2014, Nigeria) Suku Sinero Kiko (Hairstyle), 1974
Estimation : 5000 / 8000 €

