Le jeudi 26 septembre 2019, la maison PIASA propose à la vente une sélection d’œuvres issues d’une collection européenne. Cette vente fait l’objet de deux catalogues. Le premier est consacré aux Arts Premiers, à l’Archéologie et à l’Art précolombien, et présente plusieurs pièces emblématiques du continent africain, à l'image de ce masque Boa estimé 100 000 à 150 000 €.
De tous les groupes du Nord de la République Démocratique du Congo – où leur utilisation est peu fréquente – les Boa ont développés un langage formel avec une grande unité de style. S'ils se sont imposés stylistiquement par la modernité de leurs formes mais l’usage des masques Boa demeure paradoxalement méconnu.
La référence la plus fréquemment invoquée au sujet de l’usage de ces masques est celle d’Armand Hutereau qui collecta entre 1911 et 1913 deux masques de cette typologie pour le Musée royal de l’Afrique centrale et les désigne comme des masques pongdudu "de guerre et de danse" portés pendant les combats par un "sorcier" afin "d'épouvanter l'ennemi".
Masque Boa République Démocratique du Congo
Estimation : 100 000 / 150 000 €
Ces masques se caractérisent par une division de la face en plans géométriques noirs et blancs. Cette bichromie est obtenue par l’utilisation d’argile blanche et d’un pigment noir.
Il serait important de noter que cette structure géométrique a influencé nombreux cubistes tels que Picasso. C’est ainsi que, en 1984, William Rubin a choisi de présenter au MoMA, lors de l'exposition "Primitivism in the 20th Century Art’ », la « Tête d'homme » de Picasso, datée de 1908 (Kunstmuseum Bern). En effet, le rendu y est moins abstrait et la comparaison en est saisissante. Elle illustre magistralement, dans la géométrisation du visage et le traitement des volumes en aplats polychromes, la réception par Picasso, dans la première époque cubiste, des « formes les plus abstraites et les plus imaginatives » de l'art africain (Rubin, 1996, p. 296).
