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Modern and Contemporary Art

1 June 2018

Le mercredi 6 juin 2018, PIASA, au cours de la vente art moderne et contemporain, propose une sélection d’oeuvres des grandes signatures du XXè siècle, au premier rang desquels Maurice Estève, Georges Mathieu et Jean-Paul Riopelle dans une section consacrée à l’abstraction ; d’importants César et Arman provenant de la Collection Jean Ferrero (Nice), mais également une collection privée européenne rassemblant des oeuvres d’artistes contemporains tels qu’Ai Wei Wei, Anselm Reyle ou Ugo Rondinone.


L’Abstraction de Mathieu, Estève ou Riopelle


Lot 39 - Georges Mathieu (1921-2012) La libération d'Orléans par Jeanne d'Arc, 1982  Huile sur toile Signée en bas à droite - Contresignée, datée et dédicacée au dos
Lot 39 - Georges Mathieu (1921-2012) La libération d'Orléans par Jeanne d'Arc, 1982
Huile sur toile Signée en bas à droite - Contresignée, datée et dédicacée au dos
52 × 132 cm
Provenance : Offert par l'artiste à Régine Pernoud en septembre 1982 -
Transmis à l'actuel propriétaire par descendance familiale
Vendu 65 000 €



Un important chapitre de la vente est consacré à l’abstraction. Des oeuvres des maîtres français comme Maurice Estève, Georges Mathieu et Jean-Paul Riopelle, toutes d’excellentes provenances et très bien datées, forment un remarquable ensemble.

Impétueuse et intense, la peinture de Georges Mathieu est une décharge d’énergie où la couleur est appliquée par larges coups de pinceaux mais aussi par pression directe des tubes à même la toile. Elle s’allie à un graphisme d’une forte densité plastique qui exprime des tensions antagonistes. En août 1982, l’historienne Régine Pernoud, alors directrice du Centre Jeanne d’Arc d’Orléans, commanda à Georges Mathieu, chef de file de l’abstraction lyrique, une oeuvre consacrée à la délivrance d’Orléans par Jeanne d’Arc. Féru d’histoire de France, l’artiste s’était illustré depuis la moitié des années 1950 dans la peinture de batailles de grands formats. Exécutant celles-ci de préférence en public, à travers des mises en scènes spectaculaires, Georges Mathieu assimilait l’acte de peindre à un véritable corps à corps, faisant de la toile « l’arène » d’un événement, le lieu d’un « combat » entre l’artiste et son sujet, l’histoire et ses batailles. Avec « La Libération d’Orléans », l’artiste a exprimé l’atmosphère des combats pour la délivrance de la ville et celle de triomphe qui s’ensuivit. De dimension monumentale (5 x 2 mètres), l’oeuvre fut présentée au Japon dans une exposition consacrée à la Pucelle, avant d’intégrer le grand hall de l’Hôtel de Ville d’Orléans. En geste de reconnaissance, Georges Mathieu offrit à Régine Pernoud un tableau d’un format plus classique que nous présentons à la vente. Sa composition, proche de celle de la version monumentale, est tout aussi véhémente et animée. « La libération d’Orléans », qui s’inscrit dans la lignée de « La Bataille de Bouvines » (1954) et de « La Victoire de Denain » (1963), témoigne de l’évolution stylistique suivie par l’artiste à partir des années 1970 : l’opposition entre le fond et la forme est moins marquée, la palette se module et la sensation d’espace et de profondeur devient plus sensible. Georges Mathieu n’en est demeuré pas moins fidèle à sa manière, qui depuis les années 1950, privilégie le geste, l’impulsion et qui accorde la primauté à la vitesse d’exécution.


Collection Jean Ferrero : de l’Ecole de Nice aux Nouveaux Réalistes


PIASA, qui s’est illustré par le passé par de remarquables résultats pour des collections privées, propose un ensemble d’une dizaine d’oeuvres en provenance de la Collection Jean Ferrero, acteur incontournable de la scène niçoise et collectionneur des Nouveaux Réalistes.
Au coeur de cette sélection, citons une oeuvre importante d’Arman, extrêmement bien datée, Accumulation Renault, n°136, 1968 et estimée 125 000/135 000 €. Comptant parmi les membres fondateurs du groupe des Nouveaux Réalistes, Arman est approché en 1967 par la Régie Renault afin de réaliser des sculptures et des reliefs à partir d’éléments mécaniques et de pièces de tôleries. Sa collaboration, longue de sept années, qui s’effectua dans le cadre des « Recherches, art et industrie » conduites par Claude-Louis Renard, donnera notamment naissance à un ensemble de soixante pièces regroupées sous l’appellation « Accumulations Renault ».


Lot 77 - Arman (Armand Fernandez dit) (1928-2005) Accumulation Renault, n°136, 1968  Inclusion de culasses de Renault 5 dans du plexiglas
Lot 77 - Arman (Armand Fernandez dit) (1928-2005) Accumulation Renault, n°136, 1968
Inclusion de culasses de Renault 5 dans du plexiglas
Pièce unique
200 × 160 cm
Provenance : Collection Jean Ferrero, Nice
Acquis directement auprès de Monsieur Claude Louis Renard au début des années 1970



Collection d’un amateur européen d’art contemporain



S’inscrivant dans une volonté de se consacrer à l’art contemporain, PIASA met également à l’honneur le goût d’un amateur d’art contemporain européen avec un ensemble d’oeuvres importantes d’artistes tels que Ai Wei Wei, Ugo Rondinone, Anselm Reyle ou David Noonan.


Lot 125 - Ai Wei Wei (né en 1957)Fairytale-1001 chairs, 2007 Ensemble de chaises des dynasties Qing
Lot 125 - Ai Wei Wei (né en 1957)Fairytale-1001 chairs, 2007
Ensemble de chaises des dynasties Qing
Signée chacune en pinyin sous l'assise
Dimensions variables
Provenance : Collection particulière, Vienne
Ensemble vendu 53 300 €



De juin à juillet 2007, à l’invitation d’Ai Wei Wei, 1001 citoyens chinois (ouvriers, étudiants, un groupe de rock, etc.), ont visité l’exposition Documenta à Cassel, en cinq phases. Originaires de différentes régions de Chine, ils furent choisis parmi des milliers de candidats, et la plupart ne parlaient aucune langue étrangère. Ils furent logés sur place dans les locaux de l’ancienne usine de tentes Gottschalk & Co., qui fut aménagée à cet effet. La formidable démarche fut appelée « Fairytale », un hommage aux frères Grimm qui écrivirent la majorité de leurs contes à Cassel entre 1812 et 1815. Au delà de la référence locale, le conte est également une source d’inspiration dans sa fonction pédagogique de transmission de valeurs et de visions de mondes étrangers.

Ai Wei Wei, qui a également vécu hors de son pays natal, connaît la potentialité de changement dans un contexte nouveau et à travers la force de l’expérience personnelle. L’exposition des invités chinois au monde international de l’art forme une situation potentiellement favorable à la prise de conscience des connections globales et de l’identité culturelle. Dans un contexte de passé totalitaire et de changements sociaux considérables, la Chine a particulièrement besoin d’un échange basé non sur les institutions mais sur l’individu. Alors que les chinois se fondent aisément dans la texture sociale de Cassel, l’exposition est peuplée d’un total de 1001 tabourets en bois de la dynastie Qing (1644-1911) qu’Ai Wei Wei, un adepte d’antiquités, a collectionnés et restaurés. Pris dans leur ensemble, ces éléments ajoutent quelque chose d’autre, un aspect étrange, aux histoires traditionnelles chinoises, faisant de « Fairytale » une expérience qui traite des façons dont est transmis le savoir.

A noter également, une section consacrée à l’art hellénique avec une installation muséale de Vlassis Caniaris. L’artiste, qui représente la Grèce à la Biennale de Venise en 1988, cherche à réduire les strictes limites de la toile en transformant ses peintures en objets sculpturaux dialoguant avec l’espace. A travers ce langage proche de « l’Arte Povera », il exprime son intérêt pour le monde ouvrier.


Lot 66 - Vlassis Caniaris (1928-2011) Image, 1972  Installation comprenant un mur de carreau de faïences, un mannequin, des vêtements, une valise en cuir et des sacs divers
Lot 66 - Vlassis Caniaris (1928-2011)
Image, 1972
Installation comprenant un mur de carreau de faïences, un mannequin, des vêtements, une valise en cuir et des sacs divers
Dimensions variables
Vendu 39 000 €



Dans « Image » de 1972, le voyageur est réalisé avec du grillage métallique, il symbolise probablement un migrant qui est soumis aux restrictions des règles et lois étrangères auxquelles il doit faire face dans ce nouveau pays. Le personnage est sans visage car il fait partie d’une masse de gens sans importance, anonymes. Cette oeuvre reflète sa préoccupation pour les répercussions sociales de l’immigration dans l’Europe des années 1960 et reste d’une grande actualité aujourd’hui.

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