Max Ingrand: la transparence

Dans le cadre de la vacation dédiée au design le mercredi 15 juillet 2020 à la Patinoire Royale de Bruxelles, la maison PIASA a le plaisir de proposer à la vente six pièces réalisées par Max Ingrand. Ces dernières constituent un témoignage fidèle de la virtuosité de celui qui s’impose comme l’une des figures de proue de la verrerie français du XXe siècle. 

Si l’on retrace l’itinéraire qui mena Max Ingrand à l’art de la verrerie, il semble important de s’engouffrer dans la nef de la cathédrale de Chartres. La profondeur envoutante du bleu nuit des quelques 2600 mètres carrés de vitraux ornant ce joyau de l’architecture gothique émerveille le jeune homme. Les innombrables visites de ce chartrain né en 1908 auront une influence considérable sur sa carrière. 

Il arrive à Paris au milieu des années 1920 et s’inscrit à l'École nationale des arts décoratifs. C’est ici qu’il fréquente des artistes, des designers et des architectes comme Jacques Gruber (1870-1936), lui-même formé à Nancy puis auprès du peintre Gustave Moreau. Max Ingrand entre en 1927 dans l’atelier de ce maître verrier qui fut l’auteur de la grande verrière des Galeries Lafayette de Paris. 

Pendant quatre ans, il se forme aux techniques du verre, du vitrail et du verre gravé. Ce n’est qu’en 1931 qu’il décide de quitte son maître pour fonder sa propre société. A la suite d’un premier travail sur les verrières de la nef de Notre-Dame de Paris, il se voit confier dans l’immédiate Après-guerre plusieurs chantier prestigieux par service des Monuments historiques. 

Il collabora ainsi à la restauration de la cathédrale de Rouen et de Beauvais, puis quelques années plus tard celles de Saint-Malo et de Strasbourg. Pendant les derrières années de sa vie, il oriente sa carrière vers l'architecture d'intérieur et l'éclairage et réalise assez logiquement des luminaires dans lesquelles le verre doit désormais composer avec d’autres matériaux. 

C’est en 1954 que ce célèbre maître verrier et décorateur français devient directeur artistique de FontanaArte pendant une décennie. Il dessine de véritables classiques du design, tels que la lampe de table Fontana, qui est aujourd’hui encore un succès de vente de l’entreprise dont elle porte le nom. 

Parmi les pièces proposées à la vente le mercredi 15 juillet 2020, citons ce lampadaire « modèle 2020 dit Marco » réalisé en laiton, en métal laqué et en verre. Édité par Fontana Arte, daté de 1961, il est estimé entre 10 000 et 15 000 euros. 

La table basse en laiton, métal et verre, également édité par Fontana Arte a quant à elle été fabriqué au cours des années 1950. Cette pièce exploite particulièrement bien la légèreté et l’élégeance du matériau. Son estimation a été établie entre 5 000 et 7 000 euros.